Le mercredi 8 novembre 2023, l’ensemble des organisations syndicales représentatives au ministère de l’Éducation nationale participaient à la concertation sur le chantier formation initiale et entrée dans le métier.
Plusieurs scénarii présentés. Les analyses du Sgen-CFDT.
Avec plusieurs semaines de décalage, le mercredi 8 novembre 2023 a marqué l’ouverture des concertations sur le chantier formation initiale et l’entrée dans le métier.
C’est l’un des 3 axes du chantiers reconnaissance et attractivité du métier enseignant.
Toutes les organisations syndicales représentatives ont participé à cette réunion au ministère de l’Éducation nationale.
Des motifs de satisfaction pour la formation initiale : un master rémunéré au sein des INSPE
L’objectif de cette réunion était de nous proposer un état des lieux de la formation actuelle, plusieurs scénarii d’évolution, avec leurs avantages et inconvénients et un scénario cible. Si ce scénario cible devait se confirmer, le Sgen-CFDT pourra se réjouir :
- de voir respecter l’égal dignité des corps et l’absence de décrochage entre les enseignant.es du premier et second degré ;
- du maintien de la formation dans les universités avec un master au sein des INSPE et l’abandon de l’idée d’un retour à l’école normale ;
- de la rémunération des lauréat.es pendant les deux années d’un master professionnalisant après un concours niveau licence.
Le master se déroulerait au sein des INSPE.
Pendant l’année de M1, les lauréat.es ont le statut d’élève fonctionnaire et sont rémunéré.es à l’indice 367.
Pendant l’année de M2, ils et elles deviennent fonctionnaire stagiaire et sont rémunéré.es à l’indice de l’échelon 1 (hors classement).
Mais il reste des motifs d’inquiétude…
Une construction conjointe des deux ministères indispensable
Alors que ce sujet nécessite une construction commune entre le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Enseignement supérieur et la Recherche, aucun représentant du ministère de Sylvie Retailleau n’était invité à cette réunion.
Le Sgen-CFDT affirme que ce chantier doit être partagé entre les deux ministères, si on veut construire un projet cohérent.
En effet, comment se positionner sur la place du concours sans avoir une réflexion en parallèle sur le contenu de la formation initiale en amont et en aval ?
Comment se positionner sur la quantité de stage pendant le master sans avoir une réflexion en parallèle sur la maquette du master ?
Depuis la masterisation de la formation en 2010, on tourne en rond avec des réformes successives qui épuisent les équipes de formateurs et formatrices dans les ESPE puis les INSPE sans répondre aux enjeux d’une formation rémunérée, professionnalisante et assurant une entrée progressive dans le métier. Ne pas mener une réflexion partagée avec le scolaire et le supérieur nourrit le risque de reproduire les mêmes erreurs.
Un calendrier trop contraint
Le ministère prévoit que la concertation sur ce chantier devra aboutir en janvier 2024 pour une mise en œuvre sur la session 2025 des concours.
Le Sgen-CFDT demande du temps pour construire un projet cohérent et éviter de devoir recommencer dans deux ans.
Par ailleurs, le projet va nécessiter de nombreuses réécritures réglementaires, une réécriture des maquettes de master par les équipes de formateurs et formatrices des INSPE et peut-être de certaines licences, la rédaction de sujets zéro… Autant d’actions qui nécessitent de se donner le temps de faire correctement les choses sauf à alimenter une nouvelle intensification du travail des agents.
Le risque d’une année fantôme
Avec un concours niveau licence, les étudiant.es en 3ème année de licence devront simultanément valider leur licence et se préparer aux épreuves du concours.
On peut parier que cette double charge sera compliquée à tenir et que nombre d’étudiant.es feront une année spécifique de préparation concours entre la licence et le master.
Les réorientations professionnelles et étudiantes oubliées de la formation initiale
A ce stade, dans les documents proposés, seul le parcours type licence-concours-master est présenté.
Pour le Sgen-CFDT il est indispensable de prévoir des voies d’accès diversifiées et une formation adaptée à la variété des profils et des expériences des candidats aux concours d’enseignants.