Voie pro : Ce qui change cette année

Voie pro : ce qui change dès cette rentrée 2023 avec la mise en œuvre de quatre mesures.
Bien que certaines propositions puissent paraître intéressantes, leur application relève plus d'un plan de communication qu'une réelle prise en compte des besoins des élèves et des agents.

Voie pro : ce qui change pour les P.F.M.P.

Gratification de stage : tous les élèves de la voie professionnelle bénéficieront d’une gratification pour les stages effectués dans le cadre de leur formation.
Ce que porte le Sgen-CFDT : historiquement, le Sgen-CFDT revendique pour l’élève en formation professionnelle sous statut scolaire, les mêmes avantages que l’apprenti.e. La gratification peut aider des élèves issu.e.s d’un milieu social défavorisé.
Peut mieux faire : la gratification ne garantit pas la qualité des P.F.M.P. et ne s’attaque pas aux discriminations envers les élèves.

Bureau des entreprises : un bureau des entreprises, piloté par une coordinatrice ou un coordinateur, est installé dans chaque lycée professionnel ou lycée polyvalent. Elle, il répond au besoin d’organisation et de développement de partenariats avec les acteurs professionnels.
Ce que porte le Sgen-CFDT : le Sgen-CFDT est favorable au développement des liens avec les entreprises, avec reconnaissance des collectifs de travail.
Peut mieux faire : les missions des Assistants Techniques des Chefs de Travaux (A.T.C.T.) ne sont toujours pas clairement définies.
De plus, les modalités de financement du Bureau des Entreprises restent floues. La mise en place de ce bureau nie les compétences des personnels de GRETA que sont les Conseillères et onseiller en Formation Professionnelle (ex. C.F.C.).

Autres changements

Cours en petits groupes : l’enseignement pourra désormais être dispensé en groupes à faible effectif, constitués en prenant appui sur les résultats individuels aux tests de positionnement en français et en mathématiques.
Ce que porte le Sgen-CFDT :  depuis 2018, les heures complémentaires de la T.V.P. devaient permettre des enseignements en effectifs réduits, afin d’améliorer les conditions de travail. Nous revendiquons des enseignements en effectif réduit pour l’accueil des élèves à besoin particuliers.
Peut mieux faire : cette mesure repose sur la mise en place du pacte car elle n’est pas financée. Il ne faut pas confondre groupe de niveau et effectif réduits. De plus, cela crée une rupture d’égalité entre les établissements et les sections.

Lutte contre le décrochage scolaire :  “Parcours Ambition emploi” et “Tous droits ouverts” sont 2 nouveaux dispositifs d’accompagnement avant et après l’examen.
Ce que porte le Sgen-CFDT : nous sommes favorables à une prise en charge pluri-professionnelle du décrochage (Enseignant.e.s, Psyen, A.S., médecin scolaire, C.P.E., partenaires locaux…), et à la création de formations post-bac afin de favoriser la réussite des élèves.
Peut mieux faire : ces dispositifs reposent sur la mise en place du pacte car ils ne sont pas financés. Que devient la M.L.D.S. dans ces dispositifs ?

Une réforme de plus, sans véritable écoute du terrain

Dans la voie pro, ce qui change ne satisfait pas le Sgen-CFDT (ni les personnels de l’enseignement privé).
L’esprit et les conditions de mise en œuvre de cette réforme inquiètent les personnels.
Les douze mesures présentées le 4 mai sont impropres à améliorer conditions de travail des agents et réussite des élèves.
L’épuisement professionnel exprimé par de nombreux collègues et l’avenir incertain de nombreuses formations créent un climat anxiogène insoutenable pour une profession dont le sens du métier s’effiloche réforme après réforme.

Le Sgen-CFDT appelle les personnels de la voie pro à remplir massivement le registre de santé et de sécurité au travail (R.S.S.T.) pour exprimer individuellement leur mal-être. Cette action doit permettre de rappeler qu’aucune réforme ne peut se faire contre les personnels.

Le pacte P.L.P., source d’inégalités entre les agents et les établissements, annonce une nouvelle intensification du travail. De plus, la pénurie de personnels intensifie la dégradation des conditions de travail.

Trop de mesures de cette réforme de la voie pro font l’impasse sur les questions pédagogiques.
Elles ignorent, de plus, les conditions de travail des personnels.
Pour le Sgen-CFDT, cette version précipitée, menée sans concertation depuis le 27 janvier, risque encore d’être une occasion manquée. Elle risque, à terme, de mettre la voie pro scolaire en danger.
Une grande partie des mesures envisagées ne seront pleinement opérationnelles qu’en 2024.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT exige, dans l’intérêt des personnels et de la jeunesse, la mise en place rapide d’un dialogue social structurant pour sauver la rentrée 2024.

Aussi, le Sgen-CFDT a demandé une audience auprès de Carole GRANDJEAN, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels.
Cette rencontre se tiendra le 06 octobre 2023.