Alors que les alertes se multiplient sur l’organisation du baccalauréat depuis le début de l’année scolaire, les dysfonctionnements s’accumulent et la tension monte…
En effet dès septembre, la priorité pour le Sgen-CFDT était d’assurer une année sereine à des élèves, des enseignant·e·s et des personnels, qui sortaient d’une crise majeure. Pour aborder l’acte 2 de la réforme du lycée, les personnels de direction du Sgen-CFDT ont insisté sur l’absolue nécessité de pouvoir travailler avec les services des examens et les corps d’inspection pour appréhender sereinement ce baccalauréat réformé.
Hélas cela n’a pas été possible partout
Et les conséquences de cette impréparation sont multiples et tendent les relations entre les personnels en cette fin d’année complexe à plus d’un titre. Également, le manque de personnels dans ces services déconcentrés, alors qu’un renforcement pour assoir de nouvelles pratiques était nécessaire, n’est pas non plus sans répercussion sur l’ensemble des opérations.
Dans les directions des examens, les personnels ont fait au mieux mais des dysfonctionnements compliquent le travail des personnels sur le terrain, au premier rang desquels les personnels de direction, chef.fes de centre comme responsables de jury.
Baccalauréat 2021 : Des enseignants convoqués de manière aléatoire et inappropriée
Il n’est pas rare que des enseignant·e·s soient convoqué·e·s sur une semaine complète à plus de 1h30 voire 2h de voiture de chez eux. Cela va nécessiter de se loger à proximité ou bien l’efficacité sera moindre… Or à ce jour, aucune information n’a été communiquée sur la prise en charge d’éventuelles nuitées alors que cette disposition existe et demeure fréquente pour les enseignant·e·s de BTS.
Le plus étonnant dans certains lycées, où un·e seul enseignant·e est convoqué·e sur une équipe de 7 et qui n’enseigne pas la spécialité de Terminale mais celle de 1ère et n’a donc pas reçu les informations voire formation sur le grand Oral…
Étonnant également quand pour une équipe de 5, seul le stagiaire a été convoqué…
Baccalauréat 2021 : Des élèves convoqués certes mais sans respecter le principe de la réforme
Il n’est pas rare que les convocations des enseignant·e·s ne correspondent pas aux spécialités des élèves et cela dans toutes les spécialités mais avec une prégnance sur les spécialités rares… Aussi, les élèves qui choisissent des spécialités moins fréquentes que d’autres sont-ils pénalisés car de fait seront interrogés sur la plus répandue faute d’un vivier suffisant dans des spécialités aux effectifs moins pléthoriques.
Plus étonnant, des convocations élèves qui précisent la spécialité d’un·e des deux enseignant·e·s, membre du jury, ce qui rompt toute équité de traitement.
Enfin des rassemblements de lycées pour constituer les jurys sur un critère exclusivement géographique ce qui vient rompre l’hétérogénéité des candidat·e·s…
Des EPLE à qui il revient toute une logistique, peu stable et sans la moindre rémunération  prévue pour les personnels…
Les personnels de secrétariat d’examen ont en charge avec la nouvelle organisation du baccalauréat toutes les impressions des bordereaux de notation mais également des fiches d’interrogation du Grand Oral.
Une forte inquiétude sur la stabilité des outils numériques avec le changement de logiciel de délibération (Délibnet disparait au profit de Cyclades) et une formation qui n’intervient que le 30 juin pour une délibération le 5 juillet…
Les personnels de direction ont le sentiment une fois de plus cette année, d’être bien seuls à tout gérer.
Ils doivent même désigner un·e enseignant·e coordinateur et organiser les réunions de coordination. C’est eux qui doivent veiller à ce que les consignes de la grille d’évaluation soient respectées sans qu’aucune réunion de travail n’ait été prévue avec les corps d’inspection, ce qui n’est jamais arrivé par le passé et encore moins lorsqu’il s’agit de la mise en place d’une réforme. Une incompréhension totale des PERDIR, surtout dans le contexte de crise sanitaire que l’on connaît…
Par ailleurs, l’enchaînement des passations n’est pas clairement explicité ce qui laisse beaucoup de place à des organisations complexes et confuses sur le rôle des enseignant·e·s. Des AED et des CPE se retrouvent mobilisés sur des tâches dévolues aux enseignant·e·s car ces derniers sont insuffisamment convoqués à certains endroits…
Et tout cela se fait sans que les personnels de direction ne connaissent le montant de leur rémunération ni celle de leurs collègues, personnels administratifs ou de vie scolaire qui sont à la manÅ“uvre dans les secrétariats d’examens.
Ce n’est pas faute d’avoir alerté le ministère en GNPD comme dans d’autres formats qu’il nous fallait vite un scenario au long cours qui prenne en compte l’ensemble des opérations d’une année scolaire pour sécuriser les élèves mais également TOUS les personnels qui Å“uvrent à leur réussite…
Quelles sont les instructions réelles données aux personnels des DEC ? Y a-t-il eu des groupes de travail avec les IPR ? Des directives ministérielles ? Tout cela reste très mystérieux et on peut comprendre le désarroi des personnels de ces services.
Baccalauréat, le Sgen-CFDT revendique :
- Que les personnels qui œuvrent à l’organisation des examens aient connaissance de leurs indemnités.
- Qu’un groupe de travail soit réuni dès la rentrée pour faire remonter les difficultés, bilans et coordonner les divers interlocuteurs.
- Que les convocations des enseignants soient avancées puisque quelles que soient les questions travaillées par les élèves, elles reposent sur leurs 2 spécialités et nous les connaissons dès la fin de l’année de 1ère ?
- Que des temps de trajet « soutenables », et des hébergements (internats par exemple) soient connus largement en amont pour permettre une organisation personnelle.