Le Sgen-CFDT n'a pas appelé à la mobilisation pour la grève du 1er février contre la nouvelle plateforme Parcoursup. Pour autant, cela ne signifie pas que, pour le Sgen Côte d'Azur, les nouvelles modalités pour l'orientation post-bac sont satisfaisantes. Parcoursup, c'est l'arbre qui cache la forêt!
L’augmentation des bacheliers
Actuellement, le nombre de bacheliers augmente non seulement à cause de la démocratisation des études secondaires, mais également à cause d’une situation conjoncturelle – à savoir le boom démographique des années 2000. Il y a donc plus d’élèves qui souhaitent continuer leurs études après le bac, et c’est une bonne chose!
L’année dernière, sur l’ancienne plateforme APB, 6 élèves sur 10 avaient demandé une formation sélective : classes prépa, BTS, IUT, licences à double cursus, écoles spécialisées… la sélection pour les études post-bac existe donc déjà, bien avant Parcoursup!
Les problèmes actuels ne sont donc pas liés uniquement à une sélection ; d’autres facteurs entrent en compte. Le Sgen Côte d’Azur souhaite qu’une vue d’ensemble permette un débat serein sur ce sujet.
Des capacités d’acceuil saturées en post-bac
Ainsi, ce n’est peut-être pas la sélection, le problème n°1, mais le manque de places dans les amphis des universités, le manque de facultés, le manque de profs en fac, le manque de personnel administratif dans les universités! Pourquoi ne pas dénoncer également le manque criant de personnels ? Pourquoi ne pas dénoncer le fait que les facultés font appel de plus en plus à des intervenants extérieurs, plutôt qu’à des profs titulaires afin de faire des économies ? Pourquoi ne pas dénoncer aussi l’augmentation des tâches administratives des enseignants en fac, fautes de personnel administratif ?
Parcoursup, c’est l’abre qui cache la forêt, forêt qui est devenue une véritable jungle pour les bacheliers! Les moins favorisés socialement sont ceux qui risquent de se perdre dans cette jungle… tandis que les héritiers trouveront leur chemin. Ce n’est peut-être pas uniquement la sélection mais donc le manque d’accompagnement qui entrave aussi l’orientation des bacheliers.
Voyez ci-après, le communiqué de presse du Sgen-CFDT au sujet de la grève du 1er février 2018
Le Sgen-CFDT prend acte de la mobilisation qui s’est déroulée aujourd’hui contre le projet de loi Orientation et réussite étudiante (ORE). Elle révèle les questionnements et les inquiétudes qui s’expriment tant chez les élèves et les étudiants que chez les personnels. L’urgence imposée par la décision du conseil d’État et de la CNIL à réformer, pour mettre fin au tirage au sort et au traitement purement informatique des affectations, a imposée un rythme à marche forcée, peu compatible avec l’ampleur d’une telle réforme.
Comme les organisateurs de la mobilisation de ce jour, le Sgen-CFDT a dès le début pointé les risques et les difficultés que ce calendrier contraint faisait courir. Cependant, il ne partage pas l’analyse des conséquences du projet de loi ORE en matière de sélection. En particulier, le Sgen-CFDT demande aux organisateurs de cette journée contre la sélection de clarifier leur position. En effet, dans l’appel du 1er février, il n’est jamais fait état des filières sélectives existantes : classes préparatoires, bi licence… Les organisateurs du 1er février estiment-ils que ces filières, pourtant officiellement sélectives, opèrent une sélection « acceptable »? Le Sgen-CFDT s’est déjà adressé à eux par un courrier en date du 28 janvier 2018. Il leur proposait de se rencontrer pour construire une mobilisation la plus large possible pour obtenir un financement des filières non sélectives à hauteur de celui des filières sélectives. Il proposait aussi d’ouvrir le débat sur l’existence d’un système de formations post-bac à deux vitesses : des filières sélectives largement financées et des filières non sélectives en sous-financement chronique. À ce jour, le Sgen-CFDT n’a reçu aucune réponse à ces propositions et s’interroge sur ce silence. De son côté, il continuera à porter ce débat.