Plus d'une centaine de collègues ont répondu à l'enquête qui a été envoyée aux personnels enseignants, CPE, personnels de direction travaillant dans le second degré.
Le Sgen-CFDT les en remercie.
Voici ce qu'elles et ils ont répondu.
Retours de collègues travaillant en collège
Remarques sur l’organisation adoptée en collège
- Les récréations ont été allongées ou décalées selon les niveaux, les collègues qui sont en cours pendant que des élèves sont en récréation sont dérangés par les bruits extérieurs.
- La circulation des élèves a été revue dans de nombreux établissements ; dans ceux qui ont de gros effectifs, dans les cités scolaires, il est difficile de limiter le brassage.
L’entrée et la sortie des élèves a parfois été revue : dans un collège, les Sixièmes et les Cinquièmes rentrent à 8h, les Quatrièmes et les Troisièmes, à 9h. La sortie est également décalée. - Dans plusieurs collèges, le choix a été fait d’attribuer une salle par classe, sauf pour certaines disciplines (arts plastiques, musique, sciences). Un collègue indique que ce choix a été perçu comme pire que le mal, puisque les élèves auraient alors dû rester seuls quelques minutes durant les interclasses, le temps que l’enseignant.e suivant.e arrive : son collège n’a donc pas opté pour la solution « une classe, une salle ». Sur le même sujet, un.e collègue mentionne le fait que des bagarres se sont déclenchées durant ces interclasses sans surveillance.
- Ces aménagements présentent des inconvénients, en particulier pour l’inclusion, qui est remise en cause. Un.e collègue indique que les élèves en ULIS ou en UPE2A doivent soit être dans leur classe, soit dans le dispositif ULIS ou UPE2A, ce qui pénalise fortement leur scolarité.
- Plusieurs collègues auraient préféré que les collégiens bénéficient de l’enseignement hybride, comme les lycéens.
- L’organisation de la restauration collective a aussi souvent été modifiée, de façon à limiter les brassages d’élèves, en décalant les horaires des repas, ou en attribuant des espaces à des niveaux. Dans un établissement, les élèves au réfectoire sont désormais installés toujours à la même place au réfectoire, ce qui permet d’identifier facilement les cas contacts.
- Au sujet de l’hygiène, des problèmes importants sont notés : un.e collègue indique qu’en raison de l’absence de nombreux agents, les enseignants doivent eux-mêmes veiller à la désinfection des tables, interrupteurs et poignées de portes.
- Du côté de la vie scolaire, la souffrance est vive : un.e CPE indique que la suppression des groupes augmente encore plus le nombre d’élèves en permanence et la vie scolaire est en première ligne. Deux semaines après cette rentrée, AED et CPE sont épuisés par ce flux d’élèves incessant à gérer au quotidien et par les mesures drastiques à mettre en place à la demi-pension.
- Aucun protocole ne semble avoir mis en place dans les CDI.
Inquiétudes
Les collègues enseignants en collège expriment leur fatigue, leur incompréhension (l’un.e d’entre eux souligne le décalage entre les règles prévalant dans les commerces et celles qui prévalent dans les collèges). La fatigue tient aux déplacements incessants que nécessite l’organisation « une salle, une classe », au fait que les élèves sont excités, au bruit ambiant. Les terme « stress » et « épuisement » reviennent à de nombreuses reprises. Un.e collègue émet le souhait que les programmes soient adaptés et que des temps d’échanges soient prévus : elle estime que les élèves, les enseignants et les parents sont désemparés.
L’inquiétude concerne également la situation sanitaire, un.e collègue est préoccupé.e par le fait que les élèves qui ont été absents reviennent en classe sans avoir été testés.
Retours de collègues travaillant en lycée
Remarques sur l’organisation adoptée en lycée général et technologique
Les collègues travaillant en lycée constatent qu’avec les spécialités, le brassage des élèves est inévitable. L’un.e de ces collègues pose l’équation suivante : « la réforme Blanquer = la réforme Covid… »
Les solutions adoptées par les lycées varient considérablement selon les établissements. Voici quelques-unes des situations que les collègues ont exposées:
- Les élèves, selon leur niveau, ont des zones de récréation et d’entrée différentes.
- Des caméras ont été installées dans les salles de cours d’un lycée, de façon à permettre aux élèves qui sont en distanciel de suivre les cours.
- Les demi-groupes figurant à l’emploi du temps sont maintenus, tous les cours se faisant au départ en classe entière se font désormais en demi-groupe ; une salle est attribuée à chaque classe de Secondes. Mais dans cet établissement, les élèves viennent quasiment tous les jours au lycée et les couloirs, escaliers et demi-pensions restent donc chargés aux « heures de pointe ».
Des critiques sur certains de ces dispositifs:
- Un.e collègue déplore le fait que les classes sont systématiquement dédoublées dans son lycée, aussi bien pour les groupes à 35 que pour les groupes de taille plus réduite.
- Un.e autre, travaillant dans un établissement où seules les classes à effectif important sont dédoublées, relève que des classes de 22 élèves se retrouvent dans une salle comportant 24 places, ce qui interdit toute distanciation.
Inquiétudes
Elles concernent:
- Le fait de maintenir les conseils de classe en présentiel
- Le fait qu’aucun aménagement du baccalauréat ne soit actuellement envisagé.
- Le fait que des collègues ne portent pas le masque en salle des professeurs, voire en classe, face à des élèves également démasqués, ou portant mal leur masque.
- L’absence de transparence quant aux nombre de cas d’élèves et d’adultes malades.
- Le sentiment de n’être pas en sécurité, suite aux attentats récents.
Retour de collègues travaillant en lycée professionnel
Remarques sur l’organisation adoptée en lycée professionnel
Plusieurs collègues enseignant en lycée professionnel expriment leur mécontentement au sujet du fait que les élèves portent mal leur masque et ne respectent pas les gestes barrière lorsqu’ils ne sont pas en cours.
En lycée professionnel, les organisations sont diverses : une salle est attribuée à une classe par demi-journée journée ; ailleurs, les élèves travaillent en alternance selon le niveau (par exemple, le lundi, tous les élèves de Première sont en distanciel, tandis que des élèves d’autres niveaux ont cours ce jour-là au lycée), ce qui pose problème puisque les enseignants, par conséquent, ne voient guère ou pas du tout certaines classes.
Inquiétudes
Quelques collègues expriment leur inquiétude ou leur colère, l’un.e s’est mis.e en arrêt, un.e autre qualifie le protocole actuel de « vaste blague » et dit craindre pour la santé physique et psychologique des élèves et des enseignants.