Professeurs des écoles dans l’enseignement supérieur… C’est possible ?

Victoire ! Le Sgen-CFDT obtient enfin la reconnaissance des professeurs des écoles dans l’enseignement supérieur.

Le CTMEN (comité technique du ministère de l’éducation nationale) examinera le 26 janvier prochain la modification de l’arrêté du 1er août 1990 relatif au statut particulier des professeurs des écoles.

Quels changements à l’avenir pour les professeurs des écoles ?

La révision de ce décret ouvre maintenant la possibilité pour les professeurs des écoles d’exercer leurs fonctions dans un établissement d’enseignement supérieur.
De fait, des professeurs des écoles travaillent à l’université depuis une quinzaine d’années avec l’intégration des IUFM (instituts universitaires de la formation des maîtres) dans les universités à partir de 2007.
La modification du décret mettra fin à une situation complexe dans la gestion de carrière des enseignant.e.s du premier degré qui enseignent à l’université ou qui aspirent à y travailler.

Le Sgen-CFDT n’a cessé, pendant toutes ces années, de demander la révision du décret de 1990 et il se félicite, aujourd’hui, que la DGRH ait enfin pris en compte la revendication portée par notre seule organisation syndicale de mettre fin à la situation de « no man’s land » statutaire dans laquelle se trouvait un certain nombre de collègues.

Quelle est la situation actuelle ? professeur des ecoles

Aujourd’hui, les professeurs des écoles dans l’enseignement supérieur sont essentiellement concentrés dans les INSPE (institut national supérieur du professorat et de l’éducation).
Jusqu’à présent, pour enseigner dans cette composante universitaire, les enseignant.e.s du premier degré ne pouvaient le faire qu’à titre provisoire, à temps plein ou en service partagé, pour une mise à disposition limitée à une seule année, renouvelable, mais selon les besoins de service de l’université ou de la DSDEN (direction des services départementaux de l’éducation nationale) dont dépendaient toujours les professeurs des écoles.

Cette précarité, pour des agents titulaires de la fonction publique, était inacceptable.

Pour un recrutement à titre définitif, ces collègues n’avaient d’autres choix que de demander leur détachement dans le corps des certifiés, dans une des disciplines du second degré. C’était nier leur corps d’origine et leur expertise dans l’ensemble de leurs domaines d’enseignements.
Pour les plus anciens, les PREC (professeurs des écoles que les IUFM, qui n’étaient pas encore des composantes universitaires avant 2007, pouvaient recruter à titre définitif) ne disposaient, eux, d’aucun statut réglementaire au sein de l’université et leur carrière continuaient à être gérée par la DSDEN de leur département d’origine en l’absence, le plus souvent, de la connaissance et de la reconnaissance de leurs missions à l’université.
Cela s’est traduit par un retard des collègues concernés dans l’avancement de leur carrière.

La révision du décret de 1990 ne réparera pas les quinze ans de tensions dont ont été victimes les collègues du premier degré enseignant à l’université mais elle permettra, enfin, de stabiliser la situation des collègues concernés.

On peut s’étonner qu’une décision aussi simple à prendre ait mis autant de temps pour aboutir

La détermination du Sgen-CFDT sur ce sujet a fini par porter ses fruits. Nous nous en réjouissons.