Formation en ÉSPÉ : le dispositif actuel n’est pas satisfaisant

Le projet était ambitieux mais pour le Sgen-CFDT, le chantier reste à poursuivre car le dispositif actuel de formation n'est pas satisfaisant. Constats et propositions.

Formation en ÉSPÉ : comment permettre aux stagiaires et aux formateurs de travailler dans de meilleures conditions ?Les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Éspé) ont bien pour objectif de former des enseignants du primaire au supérieur et répondent donc, en principe, aux attentes du Sgen-CFDT en ce sens qu’elles permettent, au XXIe siècle, de former à l’université des spécialistes de l’apprentissage dans le contexte d’une société apprenante.

Formation en ÉSPÉ : un chantier à poursuivre…

Le projet était ambitieux et la mise en place de ce nouveau modèle de formation n’a pu être enclenchée que par la très forte mobilisation de l’ensemble des équipes, aussi bien celles des ex-Instituts universitaires de formation des maitres, que celles des universités de rattachement et partenaires, ou des rectorats. Mais le chantier reste à poursuivre et des arbitrages institutionnels vont être nécessaires pour permettre aux stagiaires et aux équipes de travailler dans de meilleures conditions.

L’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur ne se sont toujours pas suffisamment entendus sur leurs prérogatives respectives dans le domaine maintenant partagé de la formation des enseignants et des conseillers principaux d’éducation (CPE). Tant que la formation restera phagocytée par la préparation du concours et la pression de la titularisation, sous leurs formes actuelles, « la formation ne sera qu’une suite de pièges à éviter » (témoignage d’un stagiaire de l’Éspé de Strasbourg).

Renforcer le caractère universitaire de la formation dans un continuum de la licence aux premières années de titularisation…

Le réseau national des Éspé a organisé le 11 janvier 2018, au lycée parisien Henri IV, une journée d’entretiens justement consacrée à la question de l’articulation entre la formation des enseignants et leur recrutement. Si l’ensemble des participants a souligné l’importance du chemin parcouru depuis 2013, de nombreux obstacles restent à lever, en particulier ceux que représentent la place du concours et la nature des épreuves.

EspéLe Sgen-CFDT a défendu la nécessité de renforcer et de développer le caractère universitaire de la formation, mais dans un continuum, de la licence aux premières années de titularisation.

Repositionner les concours, mesurer les compétences professionnelles et l’aptitude à exercer

Dans ce contexte, le Sgen-CFDT a fait le choix réfléchi, argumenté et sous conditions, de demander un repositionnement des concours en fin de master 2 pour garantir la cohérence d’un dispositif de formation universitaire.

Dans leurs formes actuelles (épreuves d’admissibilité écrites suivies d’épreuves orales d’admission), les différents concours de recrutement de l’Éducation nationale sont de belles machines du siècle dernier qui ne tiennent pas compte du nouveau dispositif de formation à l’Éspé dans le cadre d’un master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef).

De nouvelles modalités de recrutement permettraient de mesurer à la fois les compétences professionnelles des étudiants et leur aptitude à exercer une mission de service public.

La titularisation est aussi à rénover pour dresser un premier bilan de compétences des stagiaires en vue d’une formation continuée personnalisée et adaptée.

Le Sgen-CFDT a des propositions à faire et se tient prêt à entamer de nouvelles discussions sur l’ensemble du dossier de la formation des enseignants et des CPE.