Débuter dans le métier – enseignants du second degré

Stagiaire ou contractuel.le enseignant.e dans le second degré, vous débutez dans le métier.
Voici quelques conseils et astuces pour vous accompagner.

Votre attitude face aux élèves

Soyez bienveillant.e, tout en marquant dès le premier cours les limites à ne pas dépasser. Soyez exigeant.e, mais sachez faire preuve de souplesse quand c’est nécessaire.

Veillez à être courtois.e, quoi qu’il se passe.

Évitez toute remarque humiliante.

N’émettez pas de jugement sur le physique des élèves, ni sur leurs opinions politiques ou religieuses.

Dites ce que vous faites, faites ce que vous dites. Si vous annoncez à un.e élève qu’il aura une punition, tenez parole ; si vous dites que vous ne pratiquez les contrôles surprises, n’en faites pas.

Vous serez plus facilement respecté.e si vous appliquez à vous-même ce que vous exigez de vos élèves ; difficile par exemple d’exiger qu’un.e élève soit ponctuel.le si vous arrivez régulièrement en retard.

Employez un vocabulaire adapté au niveau de vos élèves, vérifiez qu’on vous comprend.

Soyez aussi explicite que possible : lorsque vous donnez une consigne, en particulier s’il s’agit d’un travail à faire à la maison, reformulez-la. Dites approximativement combien de temps les élèves devront consacrer à cet exercice, combien de lignes vous attendez, si les élèves doivent rédiger. Dites clairement pour quelle date ce travail doit être fait, et soyez clair.e sur ce que vous ferez en cas de retard.

Les élèves manquent fréquemment d’autonomie, même au lycée ; aidez-les à organiser leur classeur, leur cahier, à gérer les devoirs à faire à la maison.

Si un.e élève vous pose une question à laquelle vous ne savez pas répondre, n’hésitez pas à dire que vous lui répondrez plus tard ; invitez l’élève, en attendant, à faire une recherche personnelle ; vous vous documenterez de votre côté et la réponse sera apportée à la prochaine séance.

Protégez-vous en restant discret.e sur votre vie privée. Les élèves n’ont pas à savoir que vous débutez dans le métier. Ne devenez pas « ami.e » avec vos élèves sur les réseaux sociaux. Vérifiez que vos profils sur les réseaux sociaux sont correctement protégés : les élèves sont curieux.ses au sujet de leurs professeur.e.s, et exploiteront toutes les traces numériques que vous aurez laissées.

Surtout, ne restez pas seul.e. Sollicitez les collègues de votre discipline et/ou les collègues de l’équipe pédagogique (ceux qui enseignent dans la même classe que vous) pour leur demander des informations et/ou des conseils.

 

Gérer l’espace de la classe

Faire un plan de classe, ou pas?

Une possibilité consiste, le premier jour, à laisser les élèves s’installer où ils le souhaitent.

Il est probable que quelques-uns, délaissant les places proches du bureau, iront ostensiblement s’asseoir dans le fond de la salle, très détendus, et commenceront à bavarder. On peut leur demander gentiment de s’avancer, en expliquant qu’on souhaite que le premier rang soit occupé. C’est le premier cours, ils préfèrent ne pas trop se faire remarquer, et ils obtempéreront – alors que plus tard dans l’année, cela aurait pu être plus compliqué.

Tout au long de cette première heure, on observe la classe, on prends sa température, on repère celles ou ceux qui bavardent, on leur lance un ou deux regards noirs,  on leur fait une remarque, et on déplace celles et ceux qui continuent à causer.

Cette technique permet de se positionner d’emblée comme l’adulte qui détient l’autorité et de montrer concrètement aux élèves que le cadre, c’est l’enseignant.e qui le pose.

On peut alors leur demander de conserver pour la suite les places qu’ils ont prises lors de ce premier cours, ce qui facilite la mémorisation des noms.

En réalité, ces places ne sont pas immuables: progressivement, on ajuste. Les deux premiers rangs seront occupés en priorité par les élèves ayant davantage besoin d’attention, parce qu’ils ont des difficultés à se concentrer, un problème de vue, d’ouïe, ou parce qu’ils sont timides, et qu’ils oseront davantage prendre la parole parce qu’ils sont physiquement proches de l’enseignant.e.

Connaissance de sa discipline

La plupart des programmes et leurs éventuels documents d’accompagnement sont disponibles sur le site Eduscol.

Les site des académies disposent souvent d’un espace dédié aux différentes disciplines.

Il existe aussi des sites proposant des cours et/ou des listes de discussion. En français, WebLettres, en mathématiques, Sésamath.

Le dossier Dans mes favoris propose des liens sélectionnés par des enseignants dans différentes disciplines.

La construction des situations d’enseignement et d’apprentissage

1ère étape : lecture des programmes et des instructions

Les programmes fournissent les objectifs méthodologiques. Ils précisent éventuellement :

  • les contenus et des indications
  • les thèmes à traiter
  • les fourchettes horaires conseillées pour pouvoir traiter l’ensemble du programme
  • des indications de problématiques, de démarches à adopter, de points à développer ou seulement à évoquer, parfois de documents à privilégier.
  • des liens avec d’autres matières (c’est le cas par exemple des nouveaux programmes du collège, en lien avec le socle commun de connaissances et de compétences)

Les programmes sont parfois complétés par des documents d’accompagnement qui développent certains points, précisent les limites conceptuelles et le vocabulaire à employer, accentuent les notions à privilégier, proposent des démarches, des bibliographies.

Dans de nombreux établissements, les professeur.e.s d’une même discipline ont adopté la même progression et organisent des devoirs communs ; vérifiez ce qu’il en est dans l’établissement où vous êtes affecté.e.

2ème étape : élaboration d’une progression annuelle pour chacune de vos classes

Une progression annuelle repose sur des séquences, elles-mêmes composées d’un ensemble de séances. Une séance correspond à un cours (d’une durée d’une heure, une heure trente ou deux heures, selon votre emploi du temps).

Pour obtenir une vue d’ensemble du programme de l’année de chaque classe que vous avez, pour pouvoir anticiper, il est recommandé de construire une progression sous forme de calendrier et de compléter celui-ci en y indiquant les séquences à traiter, en tenant compte des durées éventuellement indiquées dans les programmes.

Prévoyez de terminer les programmes, de façon à maintenir la continuité de la formation des élèves d’année en année.

L’ensemble du programme est à répartir sur une durée de 35 semaines au maximum ; n’oubliez pas d’intégrer dans votre progression le temps consacré aux évaluations.

Si vous êtes en charge de classes d’examen, pensez à intégrer dans votre programmation le calendrier des différentes épreuves, avec éventuellement une période de révisions.

N’hésitez pas à demander conseils à des collègues de votre discipline.

3ème étape : construction des séquences

Une séquence s’ordonne autour d’un contenu susceptible de constituer une unité cohérente. Elle s’étend sur plusieurs heures de cours, ou séances. Elle doit comporter différents types d’activités susceptibles d’offrir aux élèves différents angles d’approche du contenu et des divers savoir-faire qui lui sont liés. Elle doit par ailleurs inclure des évaluations.

« Faire cours » : quelques remarques

Faire cours ne consiste pas à administrer telles quelles des fiches de préparation à un public docile et bienveillant. Il s’agit plutôt de mettre en place et d’exploiter des situations de classe permettant de faire agir et réagir des élèves ; d’en faire des participant.e.s actif.ve.s, engagé.e.s dans un processus de recherche intellectuelle.

Il ne suffit pas que vous ayez énoncé un savoir pour que les élèves l’aient intégré. On stimule davantage l’apprentissage en éveillant des questions qu’en apportant des réponses.

L’enseignant.e compétent.e n’a pas nécessairement réponse à tout; son travail consiste surtout à organiser la recherche des réponses. Parfois même il est capital de savoir tâtonner avec l’élève.

Apprendre nécessite que l’on réorganise les représentations initiales. La connaissance qui s’ancre est la connaissance qu’on met en acte, celle que l’on mobilise, que l’on va mettre à l’épreuve de situations différentes.

• Organisez la structure et le contenu de chaque séquence :

  • élaborez un plan de la séquence.
  • mettez en évidence les idées générales dégagées à partir des instructions officielles.
  • listez les connaissances essentielles à partir des instructions officielles.
  • fixez des objectifs précis et en nombre limité pour chaque séance.

Élèves à besoins particuliers

Vous aurez peut-être dans vos classes des élèves à besoins particuliers, ayant par exemple un PAI (projet d’accueil individualisé) ou un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) associé à des préconisations.

Il vous faudra suivre ces préconisations: reformuler oralement les consignes, imprimer les photocopies en grand format, installer un.e élève malentendant.e de façon à ce qu’il ou elle puisse lire sur vos lèvre…

• Préparation des séances

Pour une même séance, formalisez en petit nombre quelques objectifs cognitifs (savoirs) et méthodologiques (savoir-faire ; par exemple : prélever des informations, synthétiser, …).

Examinez le manuel utilisé par les élèves, repérez les éventuels documents pouvant s’inscrire dans le plan élaboré. Remarque : les manuels ne sont pas le programme. Ils sont seulement des outils pour les élèves et l’enseignant.e, et n’ont pas vocation à être suivis dans leur totalité.

• Déterminez, pour chaque séance, les approches pédagogiques que vous choisirez :

  • interrogez-vous sur la manière dont vous allez conduire la séance : veillez à ne pas jouer uniquement sur la démarche magistrale, qui enferme les élèves dans la passivité ; prévoyez des activités permettant à l’élève d’être actif.
  • scénarisez votre séance de façon à varier les activités et à éviter que les élèves s’ennuient.
  • construisez un questionnement autour des documents que vous utiliserez. Il éclairera certains éléments du document et aidera à la construction des savoirs visés pour la séance.
  • diversifiez la nature des travaux proposés aux élèves (étude de graphique, rédaction de phrases simples…)

Quelques techniques pédagogiques :

• la méthode expositive – ou le cours magistral

C’est l’enseignant.e qui présente un ensemble de notions, de façon ordonnée, hiérarchisée. Cette méthode risque de laisser l’élève s’installer dans la passivité et dans une attitude de consommation d’un ensemble prédigéré. Utilisé avec discernement, le cours magistral peut pourtant être utile et pertinent.

      • dans le cadre de synthèses
      • éventuellement lors des corrections des évaluations sommatives
      • lors des mises au point après les tests de pré-acquis
      • pendant des cours qui prennent la forme d’apports de connaissances
• la méthode dialoguée

Cette méthode fait participer l’élève. Les questions de l’enseignant.e guident et orientent les échanges : dialogue professeur.e-élèves, dialogue élèves-élèves.

• la méthode active

L’élève doit avant tout être placé en situation de recherche et de production : observation, réflexion reposant sur l’étude d’un document, ou sur la réalisation d’un document, d’un objet, d’une expérience.

Le problème et les consignes sont clairement formulés, de façon à ce que l’élève puisse être au maximum autonome dans sa réalisation.

• le travail en groupe

La classe est constituée en sous-groupes. Une des modalités possible est que chaque groupe travaille sur une partie du sujet (travail en mosaïque). Une mise en commun est indispensable à l’issue du travail.

L’enseignant.doit circuler dans la classe pour apporter une aide individualisée et suivre de l’avancement des travaux de ses élèves.

Les traces écrites de l’élève

S’assurer de la prise de notes de ses élèves permet de vérifier que la retranscription des notions apportées est complète.

Les supports pédagogiques

• le tableau

Une organisation méthodique du tableau favorise la prise du cours par l’élève.

Vous pouvez par exemple :

  • laisser au centre un espace pour réaliser les exercices et leurs corrections, des schémas, les bilans…
  • inscrire sur la partie gauche du tableau le plan de la séance (titre, sous-titre…), inscrire sur la partie droite les mots clés, les devoirs…

• l’outil informatique

Il existe certainement dans votre établissement des salles équipées pour faire travailler les élèves sur des ordinateurs ; de plus en plus souvent, les salles sont équipées d’un ordinateur, d’un vidéo-projecteur et d’enceintes. Le vidéo-projecteur projette l’image sur un écran, ou sur le tableau lui-même : dans ce cas, on peut écrire sur l’image projetée.

Pour en savoir plus sur les outils numériques utiles dans l’enseignement, arpentez la page Sgeek!

4ème étape : construction d’une évaluation

La conception d’une progression doit inclure l’élaboration de l’évaluation.

Les trois principaux types d’évaluation

• L’évaluation formative

C’est avant tout une évaluation analytique : elle doit permettre de distinguer dans un ensemble d’acquisitions, de connaissances ou de compétences visées, celles qui sont maîtrisées et celles qui ne le sont pas.

Elle informe l’élève sur ses acquis, ses points forts, mais également sur les points faibles qui doivent faire l’objet d’un effort particulier. Elle n’est généralement pas notée. Elle est réalisée en cours d’apprentissage et fait partie intégrante de la séquence. Elle doit également vous permettre de connaître le niveau d’apprentissage de vos élèves à un moment donné, et vous fournit ainsi la possibilité de personnaliser l’aide ou encore d’adapter le questionnement des exercices suivants.

• L’évaluation sommative

C’est « l’évaluation-bilan ». Elle intervient en fin de séquence et vient valider les connaissances acquises.

Les évaluations doivent être adaptées au niveau enseigné et réalisables dans le temps imparti (et pas uniquement par les meilleurs élèves).

Le contenu d’une évaluation doit être conforme aux notions et problématiques abordées en classe, pour éviter de piéger les élèves.

La démarche d’évaluation des connaissances ou des compétences ne doit pas être confondue avec une volonté de sanctionner la classe.

• L’évaluation certificative

C’est une évaluation qui contribue à la délivrance d’un diplôme. Elle peut s’intégrer dans le cursus normal de la formation par le biais du Contrôle en Cours de Formation (CCF) et est organisée en fin de formation.

Remarques sur l’évaluation

Lorsque vous concevez une évaluation, préparez en même temps le corrigé, de façon à être au clair sur ce que vous attendez des élèves.

Annotez lisiblement les copies que vous corrigez. Vos annotations doivent permettre aux élèves de comprendre leur note et de pouvoir progresser. Prohibez toute remarque humiliante.

5ème étape : programmation des travaux personnels

La présentation des notions, des savoir-faire, l’organisation de leur acquisition exigent très souvent que l’on procède par petites étapes. Le processus de synthèse, l’intégration des apprentissages entre eux nécessitent un travail personnel de l’élève qui doit aussi être organisé et contrôlé par l’enseignant.e.

Aux premiers niveaux des études en collège, ce travail doit être assez précisément guidé. Puis, au fur et à mesure de sa scolarité secondaire, l’élève doit être amené à organiser progressivement son travail de façon autonome.

Il est important aussi de préparer l’élève à affronter les examens terminaux qui sont des épreuves synthétiques et sommatives où on lui demandera de prouver sa capacité à organiser un travail complexe.

Des travaux écrits sous surveillance (qui constitueront souvent des évaluations sommatives) doivent être programmés régulièrement, en rapport étroit avec la progression des acquisitions.

Une partie de ces travaux sera organisée en classe, sous surveillance. Une autre partie fera l’objet de devoirs « à la maison ». Ces derniers constituent une nécessité absolue dans certaines disciplines, en lycée notamment.

Le travail à la maison ne doit pas se limiter à des devoirs de synthèse écrits. Il peut comporter une grande variété de tâches, y compris des recherches documentaires, des petites enquêtes, des lectures, des exercices d’entraînement…

Précisez toujours de manière claire les dates de remise de ces travaux.

Indiquez aussi s’ils seront notés. Dans tous les cas, prévoyez de vérifier le travail fait à la maison, même si vous n’envisagez pas de le noter ou de le ramasser.

Déroulement d’une séquence de cours

Les conditions d’une bonne communication

Le pari de l’éducabilité des élèves est « éthiquement juste et nécessaire » (Meirieu)

Une grande partie de l’efficacité d’un enseignement dépend de la qualité de la communication établie entre le professeur et les élèves.

Cette communication s’appuie d’abord sur la relation éducative, savant dosage, toujours à revoir, entre :

  • l’attention à chaque élève, aux difficultés qu’il ou elle rencontre, aux enthousiasmes, aux intérêts manifestés
  • l’adoption d’un comportement favorisant un climat de confiance entre les élèves, entre les élèves et le professeur ainsi que l’apprentissage des règles de la vie en groupe.
  • Au quotidien, la qualité de la communication dépend aussi de conditions plus techniques :
  • la qualité de la voix (ni trop sourde, ni trop faible, ni trop forte)
  • le débit de la parole (ne pas craindre de marquer des pauses si le besoin s’en fait sentir dans la classe)
  • la présence physique de l’enseignant.e dans la classe, ses mouvements, sa façon d’occuper l’espace, de se déplacer sans oublier le fond de la classe, sa présentation physique et vestimentaire, ses gestes, ses attitudes, son regard, l’expressivité de son visage.

Il est important que l’enseignant.e sache :

  • regarder sa classe, en observer et en interpréter les divers mouvements (regards, apartés, velléités de prise de parole, etc.)
  • veiller à la qualité de la langue utilisée, à sa correction
  • définir ou redéfinir le vocabulaire utilisé
  • surveiller la clarté du message (vérification de la compréhension, reformulation, répétition chaque fois que nécessaire
  • veiller également à ce que un.e élève qui prend la parole soit entendu.e et compris.e par l’ensemble de la classe (répéter ou faire répéter si nécessaire)
  • encourager ses élèves.

Quelques réflexes à instaurer

En début d’heure :

Faites l’appel et notez les absences sur l’application informatique ou le support prévu.

Un suivi des absences permet notamment de prévenir l’absentéisme chronique et de couvrir l’enseignant.e et son établissement en cas de problème impliquant un.e élève.e absent en cours au moment des faits.

Dans le courant de l’heure :

Pensez à bien marquer les étapes de votre cours. Pour une séance donnée, précisez aux élèves le plan de la séquence. Bien distinguer les étapes aide l’élève à soutenir et focaliser son attention.

Marquez nettement :

  • la présentation rapide du sujet d’étude
  • la problématique de la leçon
  • le passage à une phase active avec consignes précises de travail
  • la mise en évidence des acquis essentiels de la séance.

En fin d’heure :

Réservez-vous un peu de temps pour :

  • annoncer les devoirs aux élèves
  • compléter le cahier de texte d’une séance à l’autre. Doivent y être inscrits la progression datée de l’enseignant.e, les objectifs cognitifs et méthodologiques développés au travers des séances et les évaluations. Remplir ce cahier de texte fait partie des missions de l’enseignant.e et revêt un caractère obligatoire. Le plus souvent, le cahier de texte doit être rempli sur l’espace numérique de travail (ENT) de l’établissement.
  • remplir votre cahier de bord personnel. Il vous permet de consigner tout un ensemble de faits (situer la fin de la séance dans sa progression pédagogique, noter des questions sur lesquelles il faudra revenir, des difficultés constatées, …)

Élèves en difficulté et classes difficiles

Élèves en difficulté

Les difficultés que rencontrent les élèves peuvent être dues à :

des phénomènes extra-scolaires ne relevant pas de vos compétences. Selon la nature de ces difficultés, invitez l’élève concerné.e à rencontrer d’autres personnes plus qualifiées avec lesquelles vous vous proposerez de le mettre en relation (CPE, assistant.e social.e, infirmier.ère, médecin scolaire..) voire procédez vous-même, selon le problème évoqué et après en avoir averti l’élève, au signalement auprès de la vie scolaire

des difficultés scolaires, sur lesquelles vous pouvez agir. Il faut ici procéder à une première évaluation diagnostique, de façon à pouvoir discerner la nature de la/des difficulté(s) pour ensuite agir de manière ciblée.

Efforcez-vous en permanence d’adapter votre enseignement aux élèves qui vous sont confiés. Gardez à l’esprit que tout.e élève peut progresser.

Travaillez éventuellement à partir des erreurs des élèves en les exploitant en cours. Aucun.e élève ne prend plaisir à se tromper et toute erreur a une logique. C’est sur celle-ci que vous devez bâtir votre remédiation.

L’évaluation doit elle aussi être adaptée : veillez à bien énoncer des critères d’évaluation clairs. Valorisez ce qui est réussi.

Lorsque les élèves en difficulté ne représentent qu’une partie de la classe, optez pour la différenciation : proposez des rythmes, des supports et des niveaux de compétences différents parmi les élèves lorsque vous les mettez en activité. Vous pouvez également proposer des évaluations ou des critères d’évaluation différents. Les élèves le comprennent très bien, si vous expliquez votre démarche.

Contactez les parents de l’élève en difficulté pour leur exposer celle-ci et leur expliquer ce que vous comptez mettre en place.

Classes difficiles

Tous les enseignants, débutants ou expérimentés, ont déjà été ou sont susceptibles d’être être confrontés à des difficultés face aux élèves; ne restez pas seul.e.

Gérer une classe difficile nécessite avant tout d’adopter une posture professionnelle, c’est-à-dire bannir au maximum toute réaction affective.

Dans la mesure du possible, face à un élève qui pose problème, évitez d’interrompre votre cours, et réglez le problème avec l’élève en fin d’heure. Le risque, sinon, est que le cours se transforme en affrontement entre l’élève et vous-même, sous les yeux des autres élèves. Les inconvénients d’une telle situation sont multiples:

  • l’élève, galvanisé par son public, soucieux de ne pas perdre la face, peut perdre le contrôle de lui-même et tenir des propos qui aggraveront la situation.
  • vous-même, sous le regard des autres élèves, risquez également de perdre face et de perdre votre calme
  • pendant ce temps, vous ne faites plus cours.

Une classe peut se montrer difficile parce que les élèves qui la composent sont en difficulté. Nous vous renvoyons dans ce cas au paragraphe précédent.

Mais d’autres raisons peuvent rendre une classe difficile, ponctuellement ou durablement :

  • l’horaire ne convient pas (fin d’une longue journée très chargée, excitation après un cours d’EPS, cours placé directement avant ou après le repas, etc.) : vous pouvez vous montrer moins exigeant.e sur cette plage horaire.
  • le cours précédent s’est mal passé : accordez aux élèves quelques minutes pour qu’il puissent « crever l’abcès » .
  • vous avez prononcé une parole qui a été mal interprétée et les élèves vous en veulent : une simple reformulation suffit.
  • des élèves perturbent l’ambiance du cours : référez-en à l’ensemble de l’équipe éducative pour élaborer une stratégie collective.
  • il y a une mauvaise ambiance dans la classe : réfléchissez en commun avec le ou la professeur.e principal.e et le reste de l’équipe à une/des action(s) propice(s) à créer une ambiance de meilleure qualité et générer un vécu de classe commun.

Dans tous les cas, il est essentiel de ne pas rester isolé.e et d’apporter des réponses élaborées dans le cadre d’une réflexion menée en équipe pédagogique. Le travail en équipe permet également à l’enseignant.e d’exiger le respect de règles dont il n’est pas le ou la seul.e dépositaire. C’est enfin l’occasion, grâce aux discussions entre collègues, de réaliser qu’une classe difficile avec vous l’est également avec d’autres et donc de comprendre que les « attaques » ne sont pas forcément personnelles.

Si vous deviez malgré tout rencontrer des difficultés plus graves ou si vous deviez être insulté.e, menacé.e, voire agressé.e, parlez-en au ou à la professeur.e principal.e, au ou à la CPE, et, selon la gravité des faits, à l’équipe de direction.

 

Les punitions et les sanctions

On ne peut pas toujours éviter d’y recourir. Il est important d’éviter de tomber dans une logique inflationniste, même si certains élèves cherchent à vous y entraîner.

Soyez conscient.e que l’adolescent.e a un sens très aigu de la justice.

Ne faites pas d’annonces ou de menaces que vous ne pourriez pas concrétiser.

Une punition est souvent un travail supplémentaire. Veillez à ce que le travail donné ait un sens – et contrôlez-le.

Distinguez bien évaluation des acquis et punition. Interdisez-vous de baisser une note ou de mettre un zéro à un devoir pour cause de manquement à la discipline

Les punitions collectives et la recopie de lignes sont à proscrire

Pensez à vous renseigner auprès du ou de la professeur.e principal.e et au ou à la CPE sur les usages de l’établissement en matière de punitions et de sanctions.

Les relations avec les familles

Si vous rencontrez des difficultés avec un élève, n’hésitez pas à entrer en contact avec sa famille pour échanger avec celle-ci.

Vous pouvez pour cela :

  • utiliser le carnet de correspondance de l’élève
  • appeler la famille
  • contacter celle-ci via la messagerie de l’ENT.

Vous pouvez convenir d’un rendez-vous avec la famille dans votre établissement, mais un appel ou un mail peut aider à résoudre une difficulté.

Le conseil de classe et les bulletins

Les bulletins

Selon l’établissement, les bulletins peuvent être trimestriels ou semestriels.

Selon la périodicité des conseils de classe, il est important de prévoir un nombre d’évaluations suffisant afin d’obtenir une moyenne représentative.

Des relevés de notes intermédiaires peuvent être envoyés aux familles. Pensez à vous renseigner sur les périodes d’envoi, de manière à programmer quelques évaluations formatives et/ou sommatives.

La plupart des établissements disposent d’un logiciel de saisie, les bulletins sont informatisés et les notes peuvent être saisies en temps réel, c’est-à-dire après chaque évaluation.

Les annotations doivent permettre à l’élève et à sa famille de comprendre où l’élève en est dans ses apprentissages dans votre discipline, et comment il ou elle peut faire pour progresser. N’émettez pas de jugement sur la personne de l’élève, vos remarques concernent son comportement et son travail. Prohibez les remarques ironiques ou humiliantes. Veillez à être compréhensible. N’oubliez pas de vous relire afin d’éviter les coquilles (fautes de syntaxe ou d’orthographe).

Par égard pour le professeur principal, qui est souvent chargé de préparer les appréciations finales avant le conseil de classe, ne remplissez pas vos bulletins au dernier moment.

Le conseil de classe

Le conseil est présidé par l’un des membres de l’équipe de direction (proviseur.e, proviseur.e adjoint.e, principal.e, principal.e adjoint.e, CPE) qui introduit la séance, puis passe la parole au ou à la professeur.e principal.e pour qu’il ou elle présente la classe : ambiance générale, niveau, travail… Il arrive que le ou la professeur.e principal.e préside le conseil de classe.

Déroulement du conseil de classe :
  • tour de table des enseignant.e.s : remarques générales
  • parents délégués : remarques et observations émanant des parents d’élèves
  • élèves délégué.e.s : bilan établi avec le professeur principal en heure de vie de classe
  • cas par cas : remarques, attribution de mention, choix d’orientation…
  • bilan du conseil

Le ou la professeur.e principal.e

Son travail consiste à assurer la coordination de l’équipe pédagogique.

La circulaire n° 93-087 du 21 janvier 1993 définit précisément son rôle et ses fonctions, notamment en ce qui concerne l’orientation ainsi que ses relations avec les autres membres de l’équipe éducative.

N’hésitez pas à le ou la contacter.

Nous espérons que ce petit guide (inspiré d’un guide conçu par l’académie de Strasbourg) vous aura été utile !

N’hésitez pas à nous contacter.