La Transformation de la Voie Professionnelle (TVP) est lancée depuis moins de 5 ans que, déjà, une nouvelle transformation géante s'annonce !
" Un immense chantier " d'après l’Élysée.
Mais si on s'occupait d'abord de faire le bilan et d'améliorer Chef d'Oeuvre, PFMP, débauchage, EDT... ?
Cher Monsieur Ndiaye… et si, avant ça, on s’occupait d’abord…
– D’arrêter le débauchage de nos élèves apprenti.e.s ou en stage à quelques mois de la fin de leur formation ?
– De renforcer le lien avec les collèges pour donner enfin une image positive de la filière pro ? – De faire enfin du Chef d’œuvre… un vrai Chef d’œuvre et non plus un rapport d’activité ? – D’utiliser enfin un jour les heures complémentaires dans les EDT ? – D’améliorer la prise en charge de la mobilité pour les jeunes durant les PFMP ? – De revoir le fonctionnement des classes mixtes ? – De mieux considérer le personnel de la voie pro ?Ou alors, meilleure idée : et si on faisait un bilan de la réforme avant la future réforme ?
Un truc à creuser rue de Grenelle…. avec les syndicats !
De nombreux chantiers attendent le ministre – communiqué de presse
Affichage du ministère et finalité de la voie professionnelle
Objectivement, les dispositifs pédagogiques mis en œuvre dans la T.V.P. sont ambitieux. Davantage conçus pour répondre à la réalité du public accueilli, ils s’appuient sur l’enseignement professionnel comme un levier pour tenter de rattraper les fragilités des élèves dans l’acquisition du socle commun de fin de 3ème.
Cependant, les heures pluridisciplinaires de co-intervention et de chef-d’œuvre, censées redonner du sens aux enseignements généraux dans un contexte professionnel, bousculent et déroutent les pratiques et la culture professionnelle des enseignants.
Dans le même temps, l’insertion professionnelle reste un enjeu fort du ministère. Malheureusement, ce ne sont pas les campus des métiers, ou un apprentissage qui peine à voir le jour dans les lycées professionnels, qui vont permettre un meilleur accès à l’emploi.
Selon les personnels, au contraire, cette T.V.P. ne fait qu’éloigner la formation des attentes des entreprises :
- les référentiels métiers déclinés dans les référentiels de compétences et de connaissances sont de moins en moins atteignables
- le temps laissé pour former correctement les élèves est percuté par la diminution des heures d’enseignement
- les nouvelles conditions d’apprentissages n’arrivent pas à compenser cette perte
- l’apprentissage, soi-disant vecteur manifeste d’insertion, se développe très difficilement tant les freins et les blocages sont nombreux.
La dilution des heures d’enseignement général dans les différents dispositifs – accompagnement personnalisé, co-intervention, chef d’oeuvre – ne permet pas de proposer un accompagnement de qualité. La poursuite d’étude, envisagée par de plus en plus d’élèves (60 % d’inscription en BTS sur la plateforme ParcourSup en 2020), est un échec. En 2021, on trouve en moyenne 41 % de bachelier pro en BTS. Un tiers abandonne à l’issue du 1er semestre. C’est seulement 1 étudiant sur 2 qui obtiendra son diplôme.
C’est ce manque de perspective qui avait conduit le Sgen-CFDT à s’abstenir sur cette réforme en 2017.
Quelle finalité de la voie pro ?
La T.V.P. est une réforme bâclée
Les bonnes intentions ne suffisent pas. La mise en œuvre de la T.V.P. laisse un goût d’inachevé.
Pour le Sgen-CFDT, la situation n’est plus tenable. Elle met en tension le travail des enseignants et déboussole le sens de leurs missions jusqu’à interroger leur avenir.
En fin de 3ème, 1/3 des élèves est orienté en lycée professionnel sur des critères essentiellement scolaires. Les personnels des lycées professionnels exercent dans un environnement de plus en plus inclusif. Il conviendrait de le reconnaître et de valoriser au lieu de l’ignorer et d’illusionner tout le monde.
Aujourd’hui, la T.V.P. est un miroir aux alouettes dont la véritable vocation n’est pas assumée politiquement.
Voie professionnelle : comité de suivi de la TVP, un miroir aux alouettes ?