Pourquoi le choix de la semestrialisation ?

En découpant l’année en semestres, les lycées espèrent donner plus de temps et de souplesse aux équipes et éviter par la même occasion une "évaluation permanente" qui pressure inutilement les élèves et l'inutile bachotage. Témoignages.

Semestrialisation : l’exemple du lycée du haut Val de Sèvre de Saint-Maixent-L’École dans les Deux-Sèvres

Pour Anne De Bois, proviseure-adjointe, en choisissant la semestrialisation les élèves seront davantage dans les apprentissages et moins constamment en évaluations. Elle explique les motivations d’un tel choix.

Une semestrialisation pour éviter le stress et l’évaluation permanente…

Si l’on s’en tient à un calendrier classique où, de septembre et décembre, les enseignants doivent à la fois préparer les élèves aux E3C et organiser des évaluations notées pour assurer une moyenne qui reflète le niveau atteint par les élèves, c’est beaucoup de travail pour les enseignants et cela laisse peu de place aux apprentissages et à une progression moins cadencée des élèves.  Alors qu’en  basculant dans une organisation par semestre, cela laisse aux enseignants jusque quasiment fin janvier pour produire évaluations qui ont du sens et font retomber la pression.

Repenser le suivi des élèves et donc le traditionnel conseil de classe trimestriel…

La semestrialisation nous oblige à repenser le suivi des élèves et donc le traditionnel conseil de classe trimestriel. Un conseil de suivi est prévu en novembre pour accompagner les élèves en difficulté. Pour les élèves qui ne rencontrent pas particulièrement de difficultés, un conseil de classe est prévu fin janvier et un autre en fin d’année.

Deux enseignants-référents par classe en première…

Pour un meilleur accompagnement des élèves, le lycée propose deux enseignants-référents par classe en première, où le groupe classe n’est plus le groupe de référence. Il n’y aura plus de professeur principal par division, chaque enseignant référent s’occupera d’une quinzaine d’élèves et travaillera avec les professeurs de spécialité de première à la formalisation du parcours de l’élève en vue de ParcourSup.

Pour les élèves repérés en difficulté, l’enseignant-référent, ainsi qu’un membre de la direction et un ou deux enseignants de spécialité, rencontreront les élèves avec leur famille lors d’un conseil de suivi, organisé en soirée.

Il n’y aura plus de réunion parents-profs générale pour tous…

Il n’y aura plus de réunion parents-profs générale pour tous. En revanche, nous verrons plus longtemps les familles qui en ont le plus besoin, lors de rendez-vous de 20 à 30 minutes, et nous pourrons davantage leur prodiguer des conseils.

Nous espérons sortir de la logique peu satisfaisante de « chambre d’enregistrement » des conseils de classe traditionnels.

La semestrialisation interroge également l’accompagnement à l’orientation.

La semestrialisation interroge également l’accompagnement à l’orientation. Ainsi, en classe de première, le LPO du Haut Val de Sèvre va confier cette mission aux enseignants de spécialité. En revanche, en seconde, elle reste encore du ressort du professeur principal. Il bénéficiera d’une demi-heure de plus pour parler de ce sujet avec ses élèves, pendant les heures d’AP. Elles devront être consacrées en priorité aux élèves qui en ont le plus besoin.

L’exemple du Lycée pilote innovant international (LP2I) de Jaunay-Clan (Vienne)

Nathalie Noël, professseure d’espagnol au LP2I complète le témoignage d’Anne De Bois. Son établissement fonctionne sur ce rythme depuis sa création en 1987. Précurseurs, notamment dans l’évaluation et l’accompagnement des élèves,  les équipes du lycée fonctionnent en proposant des bilans aux élèves et à leur famille suivant des périodes équivalentes à des mi-trimestres (7 à 8 semaines).

A la fin du 1er semestre, soit début février, le mois commence par une semaine banalisée et dédiée à l’orientation.

Une réflexion pour ajuster ces pratiques et aller encore plus loin dans le suivi et l’accompagnement des élèves est engagée à l’aune de la réforme du lycée qui vient modifier la prise en charge d’élèves regroupés sous un nouveau format.