Personnels de direction : c’en est trop

Madame la Rectrice,

A l’heure où les établissements scolaires du second degré doivent faire face à des coupes budgétaires sans précédent tant pour l’exécution de l’exercice en cours que dans le cadre de la préparation de rentrée 2024, nous avons reçu les subventions des crédits globalisés accordées à chaque EPLE. Le constat est sans appel, les diminutions de crédits sont inédites et mettent les établissements en grande difficulté. Beaucoup d’entre eux ne pourront plus subvenir qu’au paiement des droits de reprographie au détriment de toute autre action pédagogique ou éducative. Le Sgen-CFDT et en particulier les personnels de direction adhérents et sympathisants, dénoncent ces économies faites sur le dos du service public d’éducation et donc sur le service rendu aux élèves. Après la baisse de dotation PACTE (par rapport à celle actée en septembre2023), après la reprise des HSE, la baisse du taux de transformation des HSA prévue à la prochaine, voici venu le temps de la baisse des crédits globalisés. Demain ce sera certainement autour de la dotation des moyens AED. Quand cela va-t-il cesser ?

Dans le même temps, les injonctions et les demandes sans concertation pleuvent de notre ministère alors que nous traversons une période si dangereuse et si anxiogène pour notre nation. Le faire toujours plus avec toujours moins n’est plus entendable par l’ensemble des personnels du service public d’éducation. Les personnels de Direction du Sgen-CFDT vous alertent, Madame la Rectrice, car ne nous ne pourrons plus continuer à conduire efficacement nos missions pour cette Institution que nous servons pourtant passionnément. Fatigue, découragement, perte de sens, voir le désespoir face à notre impuissance décisionnelle dans de nombreux cas, nous portent à croire que ce corps est tout prêt de craquer collectivement. Nous croyons, Madame la Rectrice, au service public, à la République, à ses valeurs à notre devoir de former et accompagner la jeunesse de ce pays. Nous attendons des gestes forts du gouvernement pour la reconquête du sens de nos missions, de vrais moyens opérationnels, une restitution de ceux qui nous ont été supprimés, une vraie estime de nos fonctions même si un effort conséquent a été fait sur la revalorisation salariale. Les conditions d’exercice doivent être aussi une priorité. Nous souhaitons, Madame la Rectrice que vous entendiez le désespoir d’une profession et que vous en soyez le relais auprès des autorités gouvernementales.

Veuillez, Madame la Rectrice Chicot, croire au dévouement et au sens des valeurs du Service Public d’Éducation défendus par tous les membres de la CFDT.

Avec tout notre respect.