La simplification des procédures se décline à l’Éducation Nationale par une expérimentation de la correction dématérialisée des copies de baccalauréat.
La simplification des procédures est une problématique qui se généralise dans nos administrations. Parmi les objectifs affichés, outre l’accessibilité aux informations, la dématérialisation des formulaires ou encore l’amélioration de l’accueil des usagers, se profilent également les économies budgétaires qui peuvent en découler.
Le Ministère de l’Éducation Nationale a également enclenché cette démarche et, fort de l’expérience de la dématérialisation de la correction des copies du BTS depuis 2013, souhaite désormais généraliser ce dispositif sur un périmètre plus étendu, à savoir les copies du baccalauréat.
Une expérimentation dans 16 académies dès 2019
L‘expérimentation de correction dématérialisée portera sur un total de 85 000 copies et impliquera 2 200 correcteurs et correctrices.
Est concernée l’épreuve anticipée de sciences dans les séries ES et L pour les académies d’Amiens, Besançon, Bordeaux, Dijon, Guadeloupe, La Réunion, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz, Nantes, Poitiers, Reims, Rennes et Toulouse.
L’académie de Nancy-Metz est pilote pour l’expérimentation sur les copies de l’épreuve anticipée de français.
Elle pourra être étendue ensuite, selon les remontées, et pourrait être utilisée pour organiser l’anonymat des épreuves communes de contrôle continu, qui seront mises en place début 2020 par la réforme du bac.
Comment ça marche ?
Le processus au centre d’examen est le suivant, dans l’ordre chronologique :
- les candidat·es rédigent sur un format de copie spécial ;
- il.elles émargent sur une feuille spéciale au moment de remettre leur copie ;
- les copies sont déposées dépliées en pile l’une sur l’autre ;
- la liste d’émargement est scannée ;
- les copies sont scannées : l’appareil scanne environ 100 pages recto-verso à la minute (message d’erreur s’il manque une copie par rapport à l’émargement) ;
- les copies papier sont archivées pendant un dans le centre d’examen, puis sont détruites.
Les copies numérisées sont affectées à chaque correcteur par le logiciel SANTORIN : cette opération est exécutée par le rectorat, au service des examens et des concours.
En cours de correction, le rectorat peut affecter des copies supplémentaires à chaque correcteur·trice afin de pallier les éventuelles défections : rien de nouveau cependant, cela se produit durant les corrections en loge où il n’est pas rare de se voir redistribuer les copies des collègues absents.
La nouveauté tient dans le fait que les agents chargé·es du secrétariat d’examen dans le lycée ne font plus les tâches suivantes :
- il n’y a plus d’anonymisation des copies, c’est le logiciel qui le fait (code-barres) ;
- il n’y a plus à faire les lots pour les correcteurs ;
- il n’y a plus à gérer les retraits et les retours de lots de copies ;
- il n’y a plus à contrôler la bonne remontée des notes ;
- il n’y a plus aucune copie qui se perd ;
- les candidats qui veulent consulter leur copie s’adressent au rectorat qui la leur fait parvenir par mail en format PDF.
Et pour les correcteur·trices, l’application permet :
- en cas de difficulté de lecture, de demander le retraitement de la copie par le centre d’examens qui la garde dans sa forme papier ;
- d’afficher plusieurs copies, de régler l’affichage ;
- d’annoter, de souligner, de surligner de 3 couleurs différentes (rouge, vert, jaune), ou encore d’entourer ;
- d’intégrer le barème d’évaluation ;
- de communiquer avec des correcteurs (double-correction) ou avec le coordinateur qui peut suivre l’avancement et les moyennes de la notation.
L’application est adaptable pour tous les supports (tablette, ordinateur) et forme un calque de correction sur la copie d’examen qui n’altère pas l’original. Elle peut être utilisée hors connexion.
Quelles conditions de travail pour les personnels des centres d’examens et les correcteurs et correctrices ?
Les revendications et l’attention du Sgen-CFDT portent sur :
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l’effectivité et la qualité des formations qui doivent impérativement être mises en place pour les personnels chargés de scanner les copies et pour les correcteur·trices : mise en place de tutoriels de la direction numérique de l’éducation et soutien par le biais d’un agent conversationnel et d’accompagnants à l’échelle académique.
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l’effectivité de l’indemnisation de tous les agents, quel que soit leur grade et statut, comme le prévoit le décret n° 2012-923 du 27 juillet 2012 relatif à la rémunération allouée aux personnels des établissements d’enseignement désignés comme centres d’examen à l’occasion des opérations du baccalauréat.
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l’ergonomie de travail des correcteurs et correctrices et notamment l’attention visuelle portée sur les écrans pour des corrections, les postures pour travailler devant un ordinateur, les questions de connexion devront être étudiées.
L’expérience acquise depuis 2013 (BTS) montre que la fatigabilité liée à la correction sur ordinateur est très variable d’un·.e correcteur·trice à l’autre ; toutefois les retours des utilisateur·trices indiquent un très bon niveau de satisfaction dans l’ensemble.
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le coût du matériel numérique utilisé par les correcteur·trices : pour l’instant persiste la demande implicite de l’institution d’utiliser son matériel personnel à titre professionnel. Pour le Sgen-CFDT, l’employeur doit financer l’équipement professionnel de ses agents.