La Capa Agrégés qui étudie les demandes de congé de formation professionnelle, les postes adaptés pour les agrégés ainsi que les demandes d'inscription sur la liste d'aptitude des agrégés a eu lieu mardi 21 mars 2017.
Les demandes de congés de formation professionnelle
Il y a eu 59 demandes de congé de formation professionnelle dans le corps des agrégés ; 3 sont satisfaites cette année. Les 3 « élus » en sont respectivement à leur 9è, 8è et 7è demande. Obtenir un congé de formation professionnelle reste donc une affaire de longue haleine dans l’académie de Nice.
Le thème de la formation tout au long de la vie est en vogue, nous ne pouvons que nous en réjouir, mais manifestement, au vu de nombre de congés de formation professionnelle accordés, ce n’est pas la priorité de nos autorités ! Rien n’est fait pour améliorer la formation continue du personnel enseignant, alors que la carrière de ces personnels ne cesse justement de s’allonger et que les nouvelles compétences et connaissances nécessaires au métier doivent s’acquérir à un rythme de plus en plus rapide. Malheureusement, le plus souvent, ces acquisitions se font en auto-formation, en dehors du cadre réglementaire des heures de travail, accroissant la charge de travail du métier d’enseignant et isolant les enseignants.
Liste d’aptitude
La liste d’aptitude constitue un enjeu très important pour les collègues. (pour connaître les modalités voir cet article de Sgen+ qui vous explique comment postuler... l’année prochaine)
Obtenir cette promotion, c’est bénéficier d’une reconnaissance symbolique dont les membres d’une profession dévalorisée expriment massivement le besoin : en parcourant les lettres de motivations, nous avons compté 102 occurrence du terme « reconnaissance » associé au fait d’intégrer le corps des agrégés ! Être promu, c’est pouvoir évoluer professionnellement, par exemple en passant du collège au lycée. C’est enfin, pour les collègues parvenus au dernier échelon de la hors-classe, le seul moyen de voir leur traitement progresser.
Accéder au corps des agrégés nécessite persévérance et patience, mais nombreux sont les collègues brillants qui partiront en retraite sans jamais avoir obtenu satisfaction, ce que nous déplorons.
L’examen des documents qui nous ont été fournis nous conduit à faire plusieurs remarques.
Cette année, dans l’académie de Nice, nous avons 467 demandes, contre 510 en 2016. 337 nominations sont possibles en 2017 au niveau national, contre 315 en 2016. Localement, 44 candidats sont proposés, soit 3 de plus que l’an passé. Mais lors de la CAPA, 5 candidats ont finalement été enlevés, ce qui porte le nombre de proposés par l’académie de Nice à 39.
Le nombre de candidats a légèrement baissé, le nombre de proposé a légèrement augmenté, mais les chances d’obtenir cette promotion restent minimes. Le nombre de promotions possible est égal au septième des titularisations effectuées l’année précédente au titre de l’agrégation externe ou interne, et il nous semble qu’il faudrait revoir cette règle, afin de permettre à davantage de collègues d’être promus.
On nous répondra peut-être qu’ils n’ont qu’à se présenter aux épreuves de l’agrégation, argument recevable pour les plus jeunes, mais irréaliste pour les collègues les plus âgés, qui n’ont plus l’énergie nécessaire pour s’engager dans ce concours, concours que certains d’entre eux ont d’ailleurs présenté plusieurs fois en vain.
Concernant l’âge moyen des candidats, il est d’un peu plus de 52 ans, mais 40% ont 55 ans et plus.
Plusieurs éléments nous laissent penser que cette promotion cruciale pour les collègues comporte une large part d’arbitraire.
Tous les collègues proposés sont hors-classe, ce qui nécessite d’être inspecté, or, 36 % des candidats n’ont pas été inspectés depuis fin décembre 2011. On espère qu’avec la mise en œuvre des accords PPCR et l’avancement au même rythme des collègues, ce problème se résoudra, mais les collègues les plus âgés demeureront victimes du dispositif antérieur aux accords PPCR qui aura marqué la plus grande partie de leur carrière.
Mais surtout, lorsqu’on examine les CV et les lettres de motivation, on voit souvent mal pourquoi tel collègue au parcours remarquable sera proposé, tandis que tel autre, qui nous semble tout aussi brillant, verra sa candidature rejetée.
Nous réclamons donc à nouveau la mise en place d’un barème reposant sur des critères objectifs, seule solution pour rendre cette promotion équitable et transparente.
Par ailleurs, les motivations littérales des chefs d’établissements et des inspecteurs sont « éventuelles », mais nous tenons à rappeler l’importance qu’elles revêtent pour les collègues, notamment lorsqu’ils se voient attribuer l’avis RÉSERVÉ. Une absence de motivation littérale peut être très mal vécue.
Impression d’arbitraire dans la sélection des candidats, motivations littérales absente ou obscures : ces aspects kafkaïens de la liste d’aptitude ne peuvent générer que de l’amertume chez ces collègues souvent très brillants qui font acte de candidature.
Un seul exemple, concernant une collègue au parcours impressionnant, née en 1959, docteure en Gestion, et ayant présenté l’agrégation. On l’imagine découvrant l’avis FAVORABLE de son chef d’établissement, sans aucune motivation, et l’avis RÉSERVÉ de l’inspection, assortie de la motivation suivante : « candidature présentant des éléments intéressants; prématurée pour 2017. » Candidature prématurée, alors que la collègue a 58 ans ?
Nous concluons en reprenant une des revendications les plus anciennes du Sgen-CFDT Côte d’Azur : la création d’un corps unique d’enseignants – aligné, cela va de soi, sur la grille salariale des agrégés.