Déclaration à l’Inter-CAEN

A l'occasion de l'inter-CAEN du 9 février, le Sgen Côte d'Azur est intervenu pour évoquer particulièrement le cas du collège Vernier à Nice.

KESAKO le CAEN (Encore un sigle de l’éduc nat !)

Le CAEN (Conseil Académique de l’Education Nationale) de l’académie de Nice se réunit à l’hôtel de région à Marseille car il s’agit d’un inter-CAEN qui s’occupe conjointement des académies de Nice et de Marseille. 

Le CAEN est composé d’un tiers d’élus, d’un tiers de représentants des personnels, d’un tiers de représentants des « usagers » (parents, étudiants, syndicats, etc.). Il est présidé par le préfet de région ou le président du Conseil régional. Il peut être consulté et émettre des vœux sur toute question relative à l’organisation et au fonctionnement du service public d’enseignement dans l’académie. Il examine le schéma prévisionnel des formations secondaires, le programme d’investissements, de subventions de fonctionnement des lycées, la formation continue des adultes, l’enseignement supérieur.

 

A l’occasion de l’inter-CAEN du 9 février, le Sgen Côte d’Azur est intervenu pour évoquer particulièrement le cas du collège Vernier à Nice. 

Puisqu’il était question, dans cette instance, du schéma prévisionnel des formations, le Sgen Côte d’Azur souhaitait signaler une omission dans l’offre des parcours scolaires, qui porte atteinte à l’Institution scolaire, aux personnels qui travaillent et qui s’engagent chaque jour pour elle, et au public bénéficiaire.

 

A la rentrée 2013, des sections internationales Arabe, Russe, Portugaises et Italiennes ont été ouvertes dans un collège niçois devenu dés lors Collège International Joseph Vernier.La section chinoise est envisagée pour la rentrée 2018.

Cette ouverture s’inscrivait dans le cadre d’un projet intitulé « Coeur de Ville International« , qui associait et associe toujours, les écoles de secteur du collège dans l’enseignement des langues de section dès l’école primaire, favorisant ainsi le recrutement des élèves pour le collège International. Car, au-delà de l’absence d’un établissement international dans un périmètre de 25 km autour de la très internationale ville de Nice, le projet avait  également vocation à créer au sein d’un collège dont le taux d’évitement atteignait  75%, des filières d’excellence, susceptibles de retenir les élèves du secteur, voire même, d’attirer un autre public venu d’autres secteurs. Le Département des Alpes Maritimes, ainsi que la Ville de Nice, ont soutenu le projet qui apporte sa contribution à la réhabilitation du quartier Vernier – Trachel qu’il n’est pas utile, ici, de décrire de façon exhaustive.

 

            Après quatre rentrées scolaires, les effectifs du Collège International Joseph Vernier, qui devrait, en réalité, relever de l’éducation prioritaire, avec ses 36 nationalités, 50% de ses élèves boursiers, 40% de familles (père et mère) non francophones, et 1%, soit 5 élèves, issus de CSP +, les effectifs, donc, ont été relevés de 25%, en grande partie grâce aux sections internationales.

La direction de l’établissement, les personnels de l’Éducation Nationale du premier et du second degré, ainsi que les enseignants de section, recrutés et rémunérés, pour la plupart, par les états algériens, russes, portugais et italiens, et chinois pour le primaire, n’ont pas ménagé leurs efforts pour rendre viable le projet et convaincre de l’intérêt qu’il y a, en termes de réussite scolaire,  d’ouverture sur le monde et sur la diversité culturelle, à  inscrire son enfant dans une de ces sections.Déclaration à l'Inter-CAEN

Et parmi les arguments mis en avant, il y avait, bien sûr, l’engagement d’un parcours éducatif complet, couronné par l’OIB, Option International du Baccalauréat.

 

            Au mois de juillet prochain, la première cohorte d’élèves de sections internationales va prendre la direction du lycée. Mais quel lycée ? Qui a entendu parler de l’ouverture de sections internationales dans un lycée niçois ? Personne !

 Il semblerait finalement que le lycée de secteur accueille, en seconde internationale, les élèves de la section portugaise

Les élèves des sections italienne et russe, pourraient être accueillis au Centre International de Valbonne, où ces élèves qui, pour certains, ne franchissent jamais les frontières du quartier, devraient se rendre en bus (50mn à 1h20 de trajet, selon les heures) ! Très peu d’élèves s’y rendront.

Ou bien, ils auraient la possibilité d’intégrer une seconde dans un lycée niçois qui propose leur langue de section, mais en LV2. C’est, par ailleurs, la seule possibilité qui est offerte aux élèves de section arabe.Déclaration à l'Inter-CAEN

Cette poursuite d’étude linguistique en LV2 est d’autant plus inadaptée, que ces élèves qui suivent depuis la classe de 6ème,  6 à 8 heures de cours de plus que les autres, en langue de section, dispensés par des enseignants de langue maternelle, vont entrer en seconde avec le niveau B2, qui est le niveau attendu en terminale pour la LV1.

Quel sentiment de déception, peut être même de trahison, les élèves des sections internationales du Collège Vernier, qui se sont investis dans les apprentissages, quand la culture de l’école était loin d’être acquise, peuvent ressentir ?

Quel sentiment de mépris les familles de ces élèves, très éloignées pour la plupart du monde de l’école, voire méfiantes ou défiantes à son égard, peuvent développer ?

Quel sentiment de gêne pour ne pas dire, de malaise, peuvent ressentir toutes celles et tous ceux qui, représentants de l’éducation nationale, ont « vendu » un parcours complet jusqu’au baccalauréat, et qui doivent expliquer que les choses ne se dérouleront pas tout à fait comme cela avait été annoncé ?

C’est in fine l’Institution qui perd un peu plus de sa crédibilité.