Ne pas se résoudre au délabrement du débat public

Déclaration liminaire du Sgen-CFDT au Conseil supérieur de l'Education du 18 novembre.


Une étude d’opinion récente montrait que l’Éducation arrive en 3e position en terme de préoccupation des Français et en 12e position en terme de présence dans le débat politique, soit le plus grand décalage observé.

Qui plus est l’Éducation, quand elle est abordée, est la plupart du temps traitée aux prismes de vieilles lunes, de manière caricaturale voire ignominieuse si l’on pense à la récente Une d’un hebdomadaire conservateur qui a priori n’appartient pourtant pas à la presse poubelle.
L’éducation n’est pas la seule thématique non-traitée ou mal-traitée : on assiste à un terrible affaiblissement du débat public très préjudiciable, avec une absence totale de vision pour demain.

Des propositions existent cependant. Deux exemples parmi d’autres.

Des propositions transversales d’abord

Portées au niveau national, mais hors du cadre politico-médiatique, par la société civile organisée au travers du Pacte du Pouvoir de Vivre qui rassemble 64 organisations et qui a formulé 90 propositions pour dessiner un projet pour la société, une vision et des solutions dans le débat public.

Des propositions éducatives également

L’UNESCO a rendu public la semaine dernière un rapport intitulé « Les futurs de l’éducation » qui propose une redéfinition ambitieuse des finalités de l’Ecole :
« Au XXe siècle, dans les politiques publiques, l’éducation avait pour objectif principal de soutenir les efforts nationaux en matière de citoyenneté et de développement, sous la forme d’une scolarité obligatoire pour les enfants et les jeunes.
Néanmoins, aujourd’hui, les risques majeurs qui menacent l’humanité et la planète nous obligent à réinventer de toute urgence l’éducation afin de mieux nous préparer aux défis qui se profilent à l’horizon. Éducation
Cette réinvention suppose de travailler ensemble à la création de futurs solidaires et communs.
Le nouveau contrat social pour l’éducation doit nous réunir autour d’initiatives collectives.
Les savoirs et les solutions qu’il permettra de produire assureront à tous des futurs durables et pacifiques, marqués par la justice sociale, économique et environnementale. Ce contrat doit enfin, comme le fait ce rapport, défendre le rôle des enseignants. »

Dans le contexte des transitions écologiques et numériques, la question de la finalité, de l’objectif, de l’utilité de l’École est plus que jamais fondamentale et structurante : elle doit trouver place dans ce qui devrait être la campagne présidentielle, à savoir une grande conversation démocratique.
Le Sgen-CFDT agira dans ce sens car il ne se résout pas au délabrement du débat public actuel.