F comme feignasse, F comme fonctionnaire ?

Le gouvernement envisage de passer à trois jours de carence en cas d'arrêt maladie et de réduire l’indemnisation de ces arrêts maladie, qui passerait de 100 % à 90 %.
La pilule ne passe pas.

Nous, fonctionnaires, soignons, enseignons, nettoyons, entretenons les cadres de vie ; nous recevons les usagers sept jours sur sept dans les services d’état civil, accompagnons les familles en difficulté, accueillons les enfants porteurs d’un handicap, sécurisons et protègeons les biens et les personnes, mettons en œuvre les politiques de santé publique…

Toutes et tous, agent·es des trois fonctions publiques, nous sommes les garants de la cohésion sociale, acteurs de la proximité territoriale et relais indispensables des politiques publiques qui garantissent l’égalité de traitement des usagers.

Depuis quelques semaines, le gouvernement se livre à un détestable épisode de dénigrement des fonctionnaires – particulièrement choquant après les attentats de 2015, après la crise sanitaire liée au Covid, face aux exigences citoyennes de services publics accessibles, face au risque élevé de crise budgétaire, économique mais aussi démocratique.

Non, les fonctionnaires n’abusent pas des arrêts maladie ; oui, il y a de (trop) nombreuses absences. Oui, il est urgent d’agir alors que la CFDT appelle une négociation QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) depuis des mois afin de s’attaquer aux causes profondes de ces absences. C’est le travail qu’il faut soigner, et non les fonctionnaires qu’il faut punir.

Si la fonction publique est le nid à privilèges que prétend le gouvernement, pourquoi a-t-on tant de mal à recruter ? Des salaires qui décrochent, des primes qui n’entrent pas dans le calcul des pensions de retraite, un dialogue social au point mort depuis la dissolution de l’Assemblée, des conditions de travail difficiles, du travail en horaires atypiques plus fréquent que dans le privé, des conditions d’exercice qui se dégradent et une exposition croissante aux incivilités…

Plutôt que des annonces stigmatisantes, la CFDT attend un travail de fond qui ne peut se mener que dans la co-construction, le respect et la loyauté. En phase avec le travail réel !

Il est temps de se mettre autour de la table et d’agir pour rendre toute son attractivité à la fonction publique, construire les voies diverses de la reconnaissance du travail des agents publics, fonctionnaires et contractuels.

Isabelle Mercier


Voir aussi le communiqué de presse de la CFDT Fonction publique.