Éduquer contre le sexisme, le harcèlement et les violences faites aux femmes

Le 25 novembre 2017, Emmanuel Macron a fait de l'égalité femmes-hommes la grande cause nationale de son quinquennat en insistant sur trois priorités. Nous partageons les objectifs annoncés par le Président de la République. Le sexisme est contraire aux valeurs du Sgen-CFDT et de la CFDT.

Le discours présidentiel du 25 novembre 2017 consacré aux inégalités entre femmes et hommes et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles visant les femmes fera certainement date. Alors que le Sgen-CFDT et la CFDT s’affirment comme organisations féministes, alors que régulièrement nous interpellons les ministères sur leur politique en matière d’égalité femmes-hommes et de contribution à l’éducation pour l’égalité, nous ne pouvons que saluer cette affirmation d’une volonté politique forte contre le sexisme et ses manifestations.

concernant l’Éducation nationale : renforcer ce qui existe

Le président de la République a annoncé trois priorités :

  • l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité,
  • un meilleur accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles,
  • le renforcement de l’arsenal répressif contre les auteurs de violences sexistes et sexuelles.

Sur le volet éducatif, il annonce l’instauration dans chaque école d’un « module d’enseignement » consacré « à la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences » faites aux femmes. Il s’agit à la fois de la formation des agents mais aussi de l’éducation des élèves.

il faudra s’appuyer sur ce que les personnels de l’Éducation nationale font déjà

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, précise que ce module sera adapté selon l’âge scolaire des enfants.

Ces annonces ne sont évidemment pas critiquables sur le fond.

Cependant, ce gouvernement n’est pas le premier à faire de l’éducation à l’égalité entre filles et garçons, à des relations filles-garçons respectueuses, un des objectifs de l’École. Aussi, il faudra s’appuyer sur ce que les personnels de l’Éducation nationale font déjà. Rappelons que :

Il faudra aussi s’appuyer sur ce que font les personnels qui interviennent sur le temps périscolaire et extrascolaire. Les mouvements d’éducation populaire et d’éducation nouvelle contribuent à la formation des animateurs et animatrices. Ils organisent et encadrent nombre de centres de loisirs. Et ils forment et agissent en faveur de l’éducation à l’égalité entre filles et garçons.

Conserver la volonté malgré les poussées réactionnaires

cfdt-égalité_homme-femme éduquer contre le sexisme

L’histoire nous enseigne que ce gouvernement n’est pas le premier à vouloir faire de ces sujets une priorité politique.

Cependant, face aux attaques caricaturales de mouvements traditionalistes, un gouvernement a déjà reculé : c’est l’épisode de l’abandon des ABCD de l’égalité. La CFDT et ses syndicats de l’éducation avaient soutenu ce dispositif. Nous considérons qu’il était pertinent. Le recul face à des mouvements traditionalistes était regrettable. Mais, heureusement, il n’avait pas signé la fin de l’éducation à l’égalité filles-garçons dans les établissements scolaires.

il ne faut pas minimiser la portée de l’abandon des ABCD : l’égalité fait peur à certain·e·s

Il ne faut pas minimiser la portée de l’abandon des ABCD. Il a démontré qu’éduquer pour l’égalité filles-garçons et femmes-hommes fait l’objet, dans notre pays, d’une contestation forte ces dernières années. L’égalité fait peur à certain·e·s. Et ces détracteurs et détractrices s’appuient notamment sur la critique d’une éducation à la sexualité qu’ils et elles caricaturent à des fins de manipulation de l’opinion. Si l’on souhaite faire reculer le sexisme, les violences sexistes et sexuelles, l’éducation à la sexualité est incontournable comme l’a montré le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Sgen-CFDT s’est à nombreuses reprises exprimé en faveur de l’éducation à la sexualité, en faveur de l’éducation à l’égalité entre filles et garçons, comme étant des missions légitimes de l’École. Nous avons régulièrement alerté le ministère de l’Éducation nationale lorsque des groupes de pression diffusaient dans les établissements scolaires des argumentaires contre l’éducation à l’égalité ou à la sexualité.

Cette pression ne cessera pas, il suffit de lire certains commentaires des articles et tweets sur les annonces du 25 novembre pour s’en convaincre. Les professionnel·le·s ne baisseront pas les bras, ils et elles devront être soutenu·e·s par l’État.