Bilan des FPMA

Les FPMA ont eu lieu les 11 et 12 juin 2019. Voici le bilan qu'en font vos élus.

« Cette FPMA s’ouvre dans le contexte particulier d’une volonté gouvernementale d’affaiblir la fonction publique et ses instances représentatives.

Le Sgen-CFDT n’a jamais été et n’est pas opposé par principe aux changements, et d’ailleurs nous faisons régulièrement des propositions tant au niveau national que plus local. En revanche, il considère que réduire les compétences des commissions paritaires, et particulièrement celles consacrées au mouvement, à une instance de recours, est critiquable et hasardeux. En effet, est-il raisonnable, ou même réaliste de laisser « face à face » les agents et leur administration, sans la médiation des organisations syndicales ? Compte-tenu de la complexité redoutable des règles du mouvement, et de ses outils d’application, la réponse est à l’évidence non, malgré la bonne volonté des services. C’est pour cette raison que la CFDT continuera à tout mettre en œuvre pour faire évoluer le Projet de Loi Fonction Publique avant son adoption définitive.

Le contexte est également marqué par deux réformes qui vont s’appliquer dès la rentrée, touchant le lycée général et technologique ainsi que le lycée professionnel. Des réformes bâclées, menées sans concertations dignes de ce nom, et qui vont générer de la souffrance chez les enseignants comme chez les élèves.

Venons-en à ce qui nous occupe aujourd’hui, les affectations.

L’objectif de placer un enseignant (ou plus souvent une enseignante) face à chaque classe et dans chaque matière est-il atteint ? Non

Alors que nous n’en sommes qu’au stade du projet, la situation, loin d’être aussi critique que dans les académies de Versailles ou de Créteil, est inquiétante. Nous remarquons 61 postes vacants toutes disciplines confondues dont 26 en économie-gestion ou 9 en technologie. Par ailleurs, nous savons fort bien, toutes et tous, que nous assisterons à une « évaporation estivale » qui ne manquera pas de se produire (disponibilités, détachements, ATP ou encore abandons de poste voire même démissions).

Dans la continuité de sa politique de précarisation de l’éducation, le gouvernement va encore avoir recours aux contractuels pour pallier le manque de titulaires. Or ce recours pose plusieurs problèmes :

  •  la qualité du service public d’éducation, en l’absence de formation digne de ce nom.
  • l’équité de traitement dans les affectations, entre titulaires et non titulaires.
  • les difficultés de titularisation pour ces personnels contractuels, parfois alors même que l’inspection reconnait leur grande valeur.

Gageons que les travaux des élu.es des personnels sur ces deux jours démentiront les idées de nos gouvernants quant aux rôles des syndicats en CAPAs en améliorant la situation de collègues en les affectant au mieux.

Nous tenons à remercier les personnels de la DPE pour la qualité de leur travail et de leur écoute en amont de ces FPMA. »

Cette année, un peu moins de collègues demandaient à muter : 1424 contre 1479 l’an dernier (baisse de 3.9%). Il est difficile de dire si les collègues ont hésité à demander une mutation volontaire dans le contexte de réforme lourde du lycée et devant la crainte d’une mesure de carte scolaire l’an prochain sur un nouveau poste.

Le mouvement a été beaucoup plus contraint cette année : l’an dernier, avant mouvement, 660 collègues obtenaient satisfaction au mouvement (obligatoires et volontaires) contre seulement 616 cette année (baisse de 6.7%).

Les collègues ont subi plus de mesures de carte scolaire cette année : 37 contre 32 en 2018. Il y en a 23 en collèges et 14 en lycées. Certaines correspondent à la « montée en charge » du collège de Pégomas qui a ouvert l’an dernier et qui récupère des élèves de Mandelieu et de Cannes.

Malgré tout, les élu.es ont permis d’améliorer les vœux de 127 collègues et, belle gageure, de faire muter 37 collègues qui ne mutaient pas avant le mouvement, soit une amélioration de 20.1% du mouvement et 6% de collègues mutés en plus.

Il faut malheureusement reconnaître que certaines organisations qui ont eu des élu.es aux dernières élections professionnelles ne brillent par leur travail en CAPAs, entre les propositions erronées qu’il faudrait quand même étudier (sans commentaire !) ou la non-préparation des commissions.

Nous rappelons que toutes les améliorations apportées au mouvement (soit dans les vœux, soit en faisant muter des collègues supplémentaires) se font dans le cadre réglementaire de la circulaire et sans léser les collègues. Ce ne sont que des améliorations effectuées par rapport aux propositions de l’algorithme du rectorat.

Lecture du graphique : les collègues volontaires représentaient 73.9% des 1424 candidat.es au mouvement intra 2019, et les mutations obligatoires (collègues entrant, stagiaires, réintégrations et mesures de carte scolaire) représentaient 26.1% des candidat.es. Les chiffres sont globalement stables par rapport à l’an dernier.


Lecture du graphique : les collègues volontaires ne représentaient plus que 39.8% des 616 collègues muté.es au mouvement intra 2019, et les mutations obligatoires représentaient 60.2% des muté.es. Les chiffres des « muté.es volontaires » sont en baisse par rapport à l’an dernier, puisqu’ils représentaient 44.2% de muté.es.

Lecture du graphique : en bleu, le pourcentage de participant.es volontaires à l’intra par disciplines ; en orange, le pourcentage de participant.es volontaires mutés. Exemple: en italien, les collègues volontaires représentent 83% des participant.es et ne représentent plus que 7.7% des muté.es. Les « très bons chiffres » de deux Eco-Gestion viennent principalement du fait qu’il y a de nombreux postes vacants avant ET après mouvement (26 en tout).