Mixité sociale et scolaire : des effets sur les trajectoires scolaires

C’est aujourd’hui que doit être présenté le contenu de la convention entre le ministère et l’enseignement catholique sur la mixité sociale et scolaire, après ce qui s’apparente à un faux départ la semaine dernière. Nous avons souvent pointé combien l’excès de communication politique a pu nuire aux politiques publiques, mais l’annulation d’une conférence de presse n’est pas sans inquiéter.

Un plan « timide »

Le plan envisagé reste limité, il ne sera hélas pas contraignant pour l’Enseignement catholique.
Mais il constitue néanmoins une petite avancée. Il entend en effet à la fois mobiliser les outils mis en place en 2015 et impliquer l’enseignement privé pour qu’il participe à l’effort collectif en accueillant des élèves socialement moins favorisés et scolairement un peu moins triés que ceux qu’il accueille actuellement, alors qu’il est censée participer au service public d’éducation.
On le sait, celui-ci a notamment pour objectif depuis la loi de 2013 de « veiller à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement ».

L’augmentation de la mixité sociale améliore les perceptions

Les conclusions récentes du Conseil scientifique de l’Éducation nationale confirme l’importance de l’enjeu. L’augmentation de la mixité sociale dans les collèges pilotes a entraîné une amélioration des perceptions : les élèves perçoivent leur environnement social comme étant de meilleure qualité, se sentent davantage en sécurité et déclarent avoir de meilleures relations avec leurs amis. L’attitude vis-à-vis du travail en groupe a progressé aussi.

Des effets de la mixité sur les trajectoires scolaires et l’orientation

Si, à court terme, la mixité sociale n’apparaît donc pas comme une solution pour améliorer les performances scolaires des élèves défavorisés – ce que pouvait espérer le ministère –, elle n’est pas non plus une menace pour la réussite des élèves favorisés.
A long terme, en revanche, la mixité pourrait avoir des effets sur les trajectoires scolaires des élèves, notamment au moment de leur orientation, avec des élèves défavorisés qui se dirigeraient peut-être davantage vers des voies générales, inspirés par leurs pairs.