Éducation à la sexualité, réfléchir et débattre pour se construire…

Ce dimanche 15 janvier, L'Express publiait une tribune dénonçant l’éducation à la sexualité dans le cadre scolaire et les ressources mises à disposition par le ministère de la Santé ou le ministère de l’Éducation Nationale, et ce, à coups de petites phrases sorties de leur contexte. 

Une énième polémique sur un sujet essentiel

Faire passer l’éducation à la sexualité dans le cadre scolaire pour une invitation à la déconstruction et un viol de l’intimité est malhonnête !
Cela ne reflète absolument pas la réalité et porte atteinte au professionnalisme et à la responsabilité des personnels de l’Éducation Nationale. 
Pour le Sgen-CFDT, l’Éducation à la sexualité dans le cadre scolaire répond à une nécessité pour combattre les préjugés, notamment ceux véhiculés dans les médias et sur les réseaux sociaux à l’origine de discriminations, stigmatisations et violences.
L’émancipation des personnes dans leur parcours de vie passe aussi par :
  • une éducation qui permette la réflexion et les débats,
  • une sensibilisation sur des questions sociétales cruciales :
    • les droits et devoirs du citoyen,
    • les mésusages des outils numériques et des réseaux sociaux,
    • les risques à une exposition aux images pornographiques,
    • l’exploitation sexuelle,
    • les violences sexistes et sexuelles,
    • l’égalité femmes-hommes, etc.
L’éducation à la sexualité ne se traite donc pas sous le seul prisme de la biologie, mais aussi à l’aune des champs de la psychologie, du juridique et du social. 

Une mise en cause du professionnalisme des intervenants en éducation à la sexualité

À l’heure où nombre d’enfants et de jeunes sont livré.e.s à eux-mêmes sur les écrans, et le plus souvent sur internet, il est plus que nécessaire que l’École s’attache à favoriser l’estime de soi, le respect de soi et d’autrui, l’acceptation des différences, la compréhension et le respect de la loi et des droits humains, la responsabilité individuelle et collective, la construction de la personne et l’éducation du citoyen. 
Les signataires de la tribune dénoncent les objectifs ministériels de l’éducation à la sexualité (qu’ils jugent par ailleurs nécessaire !) et les ressources mises à disposition.
C’est le professionnalisme et les intentions des personnels de l’Éducation Nationale qui sont mis en cause alors que ceux-ci Å“uvrent pour une approche adaptée à chaque âge et à chaque niveau d’enseignement conformément à la circulaire de 2018. 
Nulle  »envie de violer l’intimité de l’enfant », et d’ailleurs la circulaire mentionne que l’Éducation à la sexualité ne comporte « aucune dimension sexuelle stricto sensu à l’école élémentaire » et qu’elle est « complétée, à l’adolescence, par une compréhension de la sexualité et des comportements sexuels dans le respect de l’autre et de son corps ».
L’enfance et l’intimité sont ainsi pleinement respectées contrairement à ce qu’affirme cette tribune.