Les nouvelles annonces relatives au passage au niveau 2 du protocole sanitaire impactent à nouveau la discipline EPS et ses enseignements. S'adapter et évoluer.
En raison de la situation épidémique, le protocole sanitaire de niveau 2 (jaune) est applicable dans les écoles, collèges et lycées sur l’ensemble du territoire métropolitain à partir du lundi 15 novembre.
Que prévoit le protocole sanitaire de niveau 2 ?
- Cours en présentiel à l’école, au collège et au lycée.
- Maintien des mesures renforcées d’aération des locaux et du lavage des mains.
- Port du masque obligatoire en intérieur pour les personnels et les élèves dès le CP.
- La limitation du brassage s’applique par niveau. Les récréations sont organisées par groupes, en tenant compte des recommandations relatives aux gestes barrières. En cas de difficultés importantes d’organisation, elles peuvent être remplacées par des temps de pause en classe.
- La distanciation physique doit être maintenue entre les élèves de groupes différents (classes, groupes de classes ou niveaux).
- Désinfection des surfaces les plus touchées plusieurs fois par jour et des tables du réfectoire après chaque service.
- Les activités physiques et sportives se déroulent en principe à l’extérieur. Toutefois, lorsque que la pratique en intérieur est indispensable (intempéries, disponibilité des installations…), elle se fait dans le respect d’une distanciation adaptée à l’activité. Les sports de contact ne sont pas autorisés.
En EPS : encore une adaptation de dernière minute
Comme auparavant, les enseignant·es ont été informés par voie indirecte de ces changements.
Fort heureusement, les chefs d’établissement ont souvent rapidement réagi pour informer les collègues. Nombre d’équipes se sont réunies en urgence, pour réajuster une énième fois leur programmation.
Le Sgen-CFDT continue de souligner ce manque de concertation, et de considération des acteurs de terrain. Les enseignants, pas plus que les IA-IPR, ou les dirigeants de l’UNSS ne semblent être pris en compte dans les chaînes de décision. Il serait pourtant nécessaire :
- De pouvoir informer au moins 15 jours à l’avance les équipes des changements à venir (ou des évolutions prévisibles). Permettre aux services UNSS, par exemple, d’annoncer dès le 15 novembre, ce qui est décidé en matière de rencontres… Permettre aux enseignants de bénéficier au moins des vacances pour repenser leurs propositions.
- De poser à chaque changement des temps de concertation au sein des équipes, voire avec les municipalités, afin de réajuster les programmations et installations possibles.
- D’outiller les inspections, formateurs, enseignants pour proposer de réelles formations relatives à des objets d’enseignement ciblés dans des APSA, compatibles avec les normes sanitaires de distanciation actuelles.
Le « sans contact » s’installe…
Dans les lycées
La plupart des lycées ont directement écarté les activités à contact de leurs propositions, pour ne pas risquer de pénaliser les élèves en cas de changement de protocole. Ce choix s’avère aujourd’hui pertinent au vue de la situation. Mais ces mesures ne seront pas sans conséquences sur l’offre de formation et d’expériences motrices et humaines vécues par ces adolescents.
Dans les collèges et écoles
Les enseignants ont souvent été soucieux de faire le pari de la « reprise », et ont continué à proposer, tant que possible, des activités dîtes « à contact ».
Autant de formes de rencontres qui ont manqué ces dernières années. Les écarts se sont par ailleurs sûrement creusés entre les différents publics au regard des expériences extra-scolaires, et des formes de relations familiales et amicales connues pour les jeunes.
L’impact en terme de connaissance de son corps, de relation aux autres, de repères dans l’espace etc. sera à évaluer…
Une occasion de réfléchir aux apprentissages en EPS
Les équipes se retrouvent à nouveau contraintes de « remplacer » certains enseignements par de nouvelles formes de pratiques. Ces adaptations répétées s’accompagnent de plusieurs défis. Celui de maintenir une offre variée en terme d’expériences et d’apprentissages moteurs à l’école et au collège. Celui de ne pas répéter indéfiniment les propositions des deux dernières années et d’inscrire les apprentissages dans la durée. Celui de dépasser la « mise en activité d’urgence », pour tendre vers de réels objets d’apprentissage ciblés, source d’épanouissement pour tous nos élèves.
Les ressources mutualisées entre enseignants, via les réseaux notamment, et via certains sites académiques sont déjà une grande aide pour les équipes.
Au delà de cette contrainte « sans contact » que nous espérons limitée, il nous semblerait intéressant de profiter de cette période riches d’innovations, et de remise en question pour travailler ensemble aux apprentissages en EPS. Au delà des programmes, réfléchir aux thèmes, objets, et contenus dans des formes de pratiques scolaires associées. Un travail qui inviterait à questionner les demandes de réponses aux urgences et normes sociétales du moment, et à réfléchir à la place du sujet, du rapport à l’autre, et au savoir en EPS.
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