Une année comme les autres. Malheureusement.

Soyons honnêtes et reconnaissons que Jean Michel Blanquer aura réussi à faire de cette année une année comme les autres.
En dépit d’une pandémie qui n’en finit plus et alors que la crise sanitaire a bouleversé notre quotidien, on aura rarement vu ministre faire preuve d’une plus grand constance.

Comme l’an dernier… « nous sommes prêts » [insérer ici n’importe quelle variable : enseignement à distance, tests salivaires, etc.]. Un mantra qu’il faudra bientôt penser à faire inscrire au frontispice de nos établissements scolaires : le répéter en boucle finira bien par produire un effet.

 

Comme l’an dernier… le moindre plateau de télévision ou micro tendu à portée de voix est pour notre ministre l’occasion de s’autocongratuler. Qu’importent les injonctions contradictoires, la réalité du terrain et les difficultés des personnels, quand on s’adresse à l’opinion et aux éditorialistes.

Comme l’an dernier… on continue de sous-investir dans l’éducation. Suppressions de postes dans le second degré, nombre d’élèves en hausse, les conditions de travail des enseignants et des élèves se dégradent un peu plus.

Comme l’an dernier… les personnels de l’Éducation Nationale continuent  d’attendre en vain un début de semblant de reconnaissance. De promesses de gascons en lointains Grenelle de l’éducation, ils ont perdu toute confiance dans la parole de leur ministre, lui qui n’avait pourtant que ce mot à la bouche, au point de le faire inscrire dans la loi qui porte son nom.

Comme l’an dernier, comme l’an prochain, enseignants, CPE, personnels de direction, administratifs, bref tous les acteurs de terrain, continueront d’assurer leurs missions et d’accueillir tous les élèves du mieux qu’ils peuvent. Parce qu’ils ont le service public chevillé au corps, parce que les ministres passent et l’école reste. Mais la fracture ne sera pas facile à réduire, les séquelles seront durables.

Alors oui, cette année aura été une année comme les autres.

Malheureusement.