Reprise des cours en présentiel: courrier au Recteur

M. Richard Laganier, Recteur de l'Académie, recevra les organisations syndicales représentatives en visio-conférence le 4 mai. D'ores et déjà, le Sgen-CFDT Côte d’Azur lui a envoyé une note conséquente le 23 avril.
Voici nos doutes et nos exigences quant à la reprise voulue par le Président.

Monsieur le Recteur,

Nous avons été surprises par les annonces du Président de la République le lundi 13 avril 2020.

Pour ne rien vous cacher, nous pensions que l’enseignement scolaire en présentiel, comme c’est le cas dans le Supérieur, ne reprendrait qu’en septembre. Nous pensions en effet que le nombre de semaines restantes à partir du 11 mai était insuffisant (8 semaines en tout dont 2 incomplètes) pour prendre le risque d’une réouverture des écoles et des E.P.L.E., même si nous n’ignorons pas que si les enfants restent à la maison, les parents seront en difficultés pour reprendre une activité professionnelle.

L’audition par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale du ministre de l’Education Nationale ne nous a pas rassurés.

Au-delà du fait qu’elle soulève de nouvelles interrogations, quelle considération faut-il apporter aux mesures plutôt précises annoncées, dans la mesure où elles ne sont présentées que comme des hypothèses de travail ?

Par ailleurs, si, dans beaucoup d’académies, un lien a été constant entre le Rectorat et les organisations syndicales, il semblerait que ce n’ait pas été le cas ici, à moins que les échanges n’aient été réservés à celles siégeant en CTA.

Ce courrier a donc pour objet de vous faire part de nos revendications, de nos attentes, dans le cadre de la réouverture progressive programmée de l’École à partir du 11 mai, si, bien évidement, les conditions sanitaires le permettent.

Pour le Sgen-CFDT Côte d’Azur, les priorités restent inchangées et demeurent la santé, la sécurité des usagers de l’École et un contrôle de la propagation du virus.

Si le ministre a clairement indiqué que la reprise serait progressive et en groupes de moins de 15 élèves, il parait évident que, dans des lieux comme les établissements scolaires, où la promiscuité est élevée, le risque de transmission du virus est élevé.

Une étude de l’Institut Pasteur publiée le 21 avril  montre qu’une reprise de l’épidémie est possible, pour ne pas dire quasi certaine après le 11 mai si une grande prudence n’est pas observée. Elle indique aussi clairement la sursaturation qu’auraient connu les services de réanimations si le confinement n’avait pas été mis en place (150.000 personnes seraient actuellement en service de réanimation [5.400 en réalité le 21 avril] et 240.000 y seraient passées depuis le début de l’épidémie !). Et que si l’épidémie connaît, actuellement, un ralentissement, cela ne tient qu’au respect de ce confinement.

Par ailleurs, une autre étude de l’Institut Pasteur parue ce jour sur les membres de la communauté éducative d’un lycée de l’Oise montre clairement que les adolescentes sont contaminés et contaminants !

Il ne faudrait pas que par précipitation nous gâchions tous les efforts et les sacrifices consentis par la population depuis deux mois. Respectons le dévouement des agents des services publics dans la gestion de la crise sanitaire.

La situation au Japon, qui, après avoir ré-ouvert ses écoles le 6 avril, vient de les refermer après l’apparition d’une centaine de nouveaux cas, nous alerte : le déconfinement ne manquera pas de relancer l’épidémie. Devons-nous alors nous attendre à refermer les établissements une quinzaine de jours après leur réouverture ? Tout ça pour ça, serions-nous tentés de dire.

La situation à Singapour est identique. Après avoir envisagé la levée du confinement, celui-ci est prolongé jusqu’à début juin après un bond des nouveaux cas de Covid-19.

Tout cela nous amène à penser qu’une réouverture progressive des écoles et des établissements sera extrêmement difficile à mettre en œuvre dans notre académie, comme ailleurs.

Si elle devait avoir lieu, cette reprise devrait, à nos yeux, répondre aux exigences suivantes, indispensables à la sécurité, à la santé des usagers et à la non-propagation du virus qui, nous le rappelons une fois de plus, doivent être la priorité absolue qui conduit nos actions.

1) Le nettoyage des établissements scolaires et des écoles

Il est indispensable que les écoles et les établissements scolaires soient, d’ici la reprise des élèves, totalement nettoyés. Et les établissements ayant reçu des enfants de soignant⋅e⋅s doivent être désinfectés.

Par ailleurs, il sera nécessaire d’effectuer cette désinfection quotidiennement, mais aussi chaque fois que nécessaire. Les préconisations de la fiche 4 (nettoyage des salles de classe et des bureaux) du mémento élaboré par vos services et ceux de la Région en particulier ne sauraient être mises en œuvre une seule fois par jour comme préconisé, mais à chaque changement d’occupants. Si plusieurs élèves doivent s’installer successivement sur la même chaise et à la même table, ce mobilier doit être désinfecté entre chaque utilisation.

Dans les écoles, si les objets pédagogiques mutualisés ne peuvent être désinfectés à chaque fois, il conviendra soit d’augmenter les dotations de ces objets, soit d’en interdire l’usage mutualisé.

Dans les lycées professionnels, il ne s’agit plus là de nettoyer une table. On rejoint un peu la problématique du matériel pédagogique des petits. Dans certains ateliers à fort potentiel de manipulation, il y a beaucoup d’outils, de tableau de commandes, de poste de travail manipulés par tout un groupe. Il est donc indispensable de réfléchir à l’application des règles sanitaires dans les ateliers.

Les collectivités doivent être des partenaires coopératifs et suivre les recommandations des chef·fe·s d’établissement et des directrices et directeurs d’école en assurant la présence d’agents en nombre suffisant pour ce nettoyage. Les chef·fe·s d’établissement et les directrices et directeurs auront préalablement reçu des informations claires et précises sur la question.

En tout état de cause, l’énorme travail que ces travaux de nettoyage et de désinfection représenteront ne saurait se traduire par une surcharge ou une dégradation des conditions de travail des personnels de service. Les modalités de réouverture des écoles et établissements (salles utilisées, demi-pension, internats, horaires d’ouverture, … et par suite nombre d’élèves accueillis) ne sauraient être arrêtées sans avoir au préalable déterminé les capacités d’entretien permises par les effectifs disponibles.

Il va de soi également que ces conditions sanitaires sont un prérequis absolu à la reprise.

2) Le respect des gestes barrières

Il est indispensable que les gestes barrières puissent être respectés par chacun⋅e. A cette fin, nous préconisons :

  • Gel hydroalcoolique et savon

Dans chaque espace de travail (entrée des établissements, bureaux, couloirs, sanitaires, classes…) du gel hydroalcoolique doit être mis à disposition. Son usage doit être fortement encouragé. Dans les sanitaires, le savon doit être systématiquement disponible ainsi que du papier d’essuyage pour les mains. Les cheminements doivent être pensés de telle sorte qu’aucun contact manuel ne soit requis après le lavage de mains (poubelle sans couvercle, porte ouverte, etc.).

  • Masques

Le port du masque doit être matériellement possible et respecter les préconisations de la médecine de prévention.

La dernière enquête de l’Observatoire National de la Sécurité et de l’Accessibilité des Établissements d’Enseignement ne peut que nous alarmer sur les conditions d’accueil qui pourront être mises en œuvre dans les établissements.

3) Les distances de sécurité

Des distances de sécurité d’un mètre cinquante à deux mètres doivent être respectées. C’est ce point qui nous semble le plus critique. Nous pensons ainsi que le respect de cette consigne n’est pas envisageable pour nos élèves-enfants. La distanciation sociale nécessite pour les enfants un apprentissage qui doit s’acquérir progressivement et au préalable. Ce qui n’a pas été fait dans notre institution.

De ce fait, nous pensons que l’accueil au-delà des enfants des personnels soignantes ou indispensables à la gestion de la crise et celles et ceux en danger ou en souffrance « connue » dans leurs familles ne doit pas être envisagé pour les écoles maternelles et extrêmement limité dans les écoles élémentaires. Pour les élèves adolescentes, le respect de la distance nécessite des aménagements importants.

4) La salle de classe

Dans la salle de classe, pour qu’une distance de sécurité suffisante puisse être respectée, il faudra que chaque usager puisse disposer de 4m², ce qui a pour conséquence de réduire fortement le nombre possible d’élèves présentes en même temps dans la salle. En moyenne, nous estimons qu’un groupe-classe ne pourra pas dépasser 10 à 12 élèves et 4 à 5 en cycle 1 et 2. Cela est bien sûr fonction de la taille des salles.

La mise à disposition de salles étant limitée (à l’existant et aux capacités d’entretien) et les services en présentiel des enseignants étant réduits du temps d’enseignement à distance qui devra être maintenu, l’emploi du temps de tous les élèves sera nécessairement réduit des deux-tiers environ, en particulier dans les lycées où les plages d’ouverture, souvent très étalées, devront être réduites.

5) La cour de récréation

Un certain nombre de préconisations et de propositions seront à formaliser pour la mise en place d’activités qui favorisent la distanciation surtout dans les écoles élémentaires et maternelles.

6) La circulation interclasse

De la même façon, il est nécessaire que chaque groupe ainsi formé dispose de ses propres horaires de cours et si possible de sa propre salle, de manière à réduire très fortement la circulation interclasse. Les horaires seront donc organisés en décalage. Cette disposition aura un impact sur la capacité d’accueil des établissements.

Se pose également la question des demi-pensions, des internats, des transports des élèves dont l’utilisation et le fonctionnement ne doivent pas enfreindre le respect des gestes barrières.

7) Les demi-pensions et les internats

Si l’objectif de réduction des inégalités face à la continuité pédagogique est bien celui recherché, il faudra que les restaurants scolaires puissent proposer un repas aux élèves accueillis. Le ministre a évoqué la possibilité de sandwicheries. Cela nous laisse perplexe.

Dans ces conditions, les règles de distanciation sociale doivent pouvoir être suivies, aussi bien par les élèves demi-pensionnaires que par les agents assurant la restauration. De plus, les règles d’hygiène spécifiques (traitement des surfaces, des déchets etc.) doivent être connues et mises en œuvre par les personnels de service et d’entretien associatifs ou des collectivités. De même que pour les salles de classe, le nettoyage des tables ne saurait avoir lieu une seule fois par jour, tel que préconisé par la fiche 2, mais entre chaque service lorsque les effectifs en nécessitent plusieurs.

Les préconisations faites par les différents services de santé, entre autres, sur le traitement des emballages vont alourdir la charge de travail des agents territoriaux ().

Nous pensons que l’ouverture des internats doit être restreinte (pour permettre entretien et distanciation) aux seuls élèves en difficulté (scolaire, sociale ou familiale), tout en réclamant les garanties relatives aux transports, et aux moyens du dit entretien.

Enfin, il ne nous parait pas judicieux de faire revenir avant la date du déconfinement les chef·fe·s de cuisine dans les établissements afin de lancer les commandes nécessaires à la bonne remise en route des services de restauration. Les établissements n’ont plus en stock que les aliments secs et le froid négatif.

8) Les transports

Les élèves accueillis doivent pouvoir venir dans leur école ou leur établissement par les transports collectifs (urbains ou scolaires) sans que ceux-ci soient bondés. Il conviendra donc d’organiser avec les décideurs territoriaux l’adaptation de ce transport. Pour ce faire, les horaires des établissements devront être modifiés et articulés entre eux pour permettre une désinfection des véhicules et des taux d’occupation permettant les gestes barrières.

A toutes ces préconisations se rajoute un point essentiel : la présence des collègues dans les établissements.

Quand seront soustraits au présentiel les collègues dits « à risques » et les collègues dont un proche est « à risque », le fonctionnement des établissements s’en trouvera fortement altéré. Des agents territoriaux absents et le nettoyage et la restauration ne se feront pas, des enseignants absents et les cours ne se tiendront pas en présentiel, des AED absents et les « études » évoquées par le ministre n’auront pas lieu.

Une fois ce tableau dressé, il est évident que les écoles et les établissements du second degré ne pourront pas accueillir avant longtemps tous les élèves. Se pose alors la question suivante, et elle est primordiale : quels élèves accueillir ? pour faire quoi ? et comment faire ?

1) Quels élèves accueillir et quels objectifs pédagogiques conduire ?

Nous pensons que l’accueil doit privilégier, dans les conditions sanitaires optimales détaillées ci-dessus :

  •  les enfants des personnels soignants et des personnels indispensables à la gestion de la crise (dont les enfants des agents de l’Éducation nationale)
  •  les élèves pour lesquels le confinement constitue une souffrance (exposition aux violences familiales), mais comment les identifier ?
  •  les 5 à 8 % des élèves qui n’ont répondu à aucune sollicitation depuis la fermeture des établissements et des écoles (selon les données du ministère)
  •  éventuellement, les élèves qui connaissent des difficultés pour suivre la continuité pédagogique.
  •  et en tout état de cause, uniquement des élèves dont les familles souhaitent un retour en classe. Dès lors que tous ne pourront être accueillis, il est inutile d’ajouter inquiétudes voire sentiments d’injustice chez celles qui vivraient ce retour en classe comme une exposition à un risque de contamination.

L’objectif de terminer les programmes scolaires et de progression a été abandonné par le ministre. L’enjeu sera donc de maintenir le lien social et éducatif et de procéder à la consolidation des savoirs et des compétences acquises ou en voie d’acquisition avant la fermeture des établissements. D’autant que la très grande majorité des élèves continueront d’évoluer dans le cadre de la continuité pédagogique jusqu’aux congés d’été.

Par ailleurs, nous nous interrogeons toujours sur la volonté de maintenir les oraux du bac de français.

Cela nous semble une aberration à de nombreux points de vue :

  • source de stress chez les élèves
  • source de stress chez les adultes – examinateurs potentiels, IPR et personnels du rectorat
  • mascarade – ils auront été très inégalement préparés, et beaucoup n’auront pas eu d’oraux blancs
  • inquiétude liée au risque sanitaire – est-ce raisonnable, d’imaginer 16 tête à tête de 20 mn par jour sur 5 jours ?

Par ailleurs, l’organisation d’épreuves orales est déconseillée dans le supérieur.

2) Panser les blessures

Même si la crise sanitaire n’a pas été aussi violente dans notre académie que dans d’autres, le traumatisme est réel et profond. Depuis deux mois, l’autre et sa proximité sont devenus synonymes de danger.

Nous ne pouvons ignorer que des élèves, des agents, craignent, redoutent et refusent de ce fait de retourner à l’École. Il faudra en tenir compte. Avant la mise en œuvre de toutes activités pédagogiques, il faudra prendre le temps nécessaire à la résilience, parler, d’abord avec les collègues, puis avec les élèves. Les questionnements ne manqueront pas d’être nombreux. Saurons-nous y répondre ?

3) Préserver les personnes dont l’exposition à l’épidémie peut être dangereuse

Ce point concerne bien évidement tous les usagers. Le ministre, là-aussi, a évoqué la question dans son audition. Il conviendra avec les autorités sanitaires d’établir une liste des affections ou des profils de personnes qui ne doivent absolument pas être exposées au risque de contamination. Les personnes concernées devront être invitées à rester confinées. Cette liste devra être largement diffusée sur la messagerie académique et sur Esterel pour que les personnes concernées puissent se manifester auprès de leur établissement pour les élèves et à leur hiérarchie pour les agents. Nous pensons qu’il serait pertinent dès maintenant de lancer un appel aux personnels fragiles pour qu’elles se signalent auprès de la médecine de prévention.

4) Maintenir les autorisations spéciales d’absence

Il est acquis que tous les élèves ne pourront être accueillis avant longtemps. Nous demandons donc que les agents dont les enfants ne seront pas accueillis dans leur établissement scolaire puissent se voir accorder une autorisation spéciale d’absence, sans perte de salaire.

5) Gérer la charge de travail

Les collègues qui reprendront et auront donc des élèves en présentiel vont devoir, en plus, gérer la continuité pédagogique. En effet, ils auront l’enseignement à distance pour les élèves qui ne reviendront pas du tout en classe et aussi pour les élèves qui, bien qu’étant revenus en classe, seront obligatoirement à un moment donné en distanciel, compte tenu des allègements d’emplois du temps liées aux contraintes évoquées précédemment.

Il est impensable que la reprise soit synonyme de charge de travail double.

6) La place des CHSCT

De par leur raison d’être, les CHSCT départementaux et académiques doivent être partie prenante du plan académique de reprise. Dans notre académie, les blocages doivent être levés autour de ces instances et leur expertise doit être reconnue. Les CHSCT doivent pouvoir également exercer pleinement leur droit de visite des espaces de travail pour accompagner les équipes dans une reprise progressive.

Nous posons également la question de la création, dans tous les espaces de travail, d’une commission d’hygiène et de sécurité (si elle n’est pas déjà mise en place) qui aura pour mission de maintenir les priorités de santé.

7) Le rôle des personnels de santé

Nous ne doutons pas que vos conseillers et conseillères techniques pour les questions de santé et de sécurité sont à vos côtés depuis le début de la crise.

Leur rôle, ainsi que celui des personnels de santé en établissement, vont continuer à être primordial. Il ne faudrait pas non plus que leur charge de travail explose compte tenu de la pénurie de personnels de santé.

8) Préparer cette reprise progressive collectivement

Les personnels de direction des écoles et des établissements doivent pouvoir bénéficier d’un accompagnement, d’un appui de la part des corps d’inspection et de l’administration rectorale. Et du temps nécessaire à l’énorme travail de préparation de la reprise.

9) Organiser une période de pré-rentrée en mai

Dans tous les cas, et quel que soit le type d’établissement ou d’école, cette reprise progressive doit être précédée d’une période de concertation, de mise en route, une sorte de « pré-rentrée » suffisamment longue pour que le fonctionnement puisse être collectivement défini, pour que tous les agents puissent être formés aux règles de sécurité et d’hygiène et que du collectif puisse être recréé. Le ministre en a parlé mais dans ces propos, elle semble ridiculement courte. Il semble oublier qu’une réorganisation de l’ampleur attendue ne se fera pas en un jour.

La définition des « capacités d’accueil » (compte tenu en particulier des personnels « disponibles à la reprise »), des listes d’élèves à inviter à revenir, des modalités d’articulation des tâches en présentiel (accueil des élèves) et des tâches à distance (continuité pédagogique), etc. ne sauraient se faire qu’en concertation, et en amont du travail de redéfinition des services des personnels enseignants et non-enseignants, des concertations avec les collectivités et transporteurs pour les horaires, de redéfinition des emplois du temps des élèves, etc. et … d’information des familles (!) Non seulement cette « prérentrée » ne saurait se faire en un jour, mais elle ne saurait suffire à permettre l’accueil d’élèves dès le jour suivant.

Cette pré-rentrée pose des problèmes d’ordre sanitaire : il faut impérativement imaginer une organisation qui ne mette pas en danger les personnels ?

10) Organiser la rentrée 2020 – 2021

Par ailleurs, les tenants de la thèse selon laquelle l’épidémie pourrait n’être que saisonnière et s’éteindre d’elle même pendant l’été sont pour l’instant très minoritaires dans la communauté scientifique. Il nous parait donc inenvisageable (et nous ne parlons pas là des séquelles scolaires, mais sur un plan sanitaire) que l’on puisse reprendre en septembre avec les organisations habituelles. Cette période de fin d’année scolaire qui arrive va donc nous obliger, tous, à repenser totalement notre manière de faire et à envisager différemment la rentrée de septembre 2020.

Il y a fort à parier que ce que nous mettrons en place pour les semaines à venir soit à reconduire à la rentrée. Et là, va se poser la question des moyens. L’institution va devoir à étudier comment organiser l’année 2020 – 2021 avec des classes de 15 élèves, quand elle a fait ses calculs avec des classes à 35 …

En lien avec les CHS et les assistants de prévention, il sera nécessaire d’accompagner les équipes dans l’actualisation du Document Unique d’Evaluation des Risques. Ce qui est mis en place rapidement actuellement devra être formalisé.

Un dernier point, hors reprise de l’Ecole, mais tout aussi important à nos yeux, celui de la précarité des étudiants.

Nos militants des CROUS nous relaient régulièrement la précarité des étudiantes restées confinées dans les résidences universitaires.

Ils et elles sont loin de leur famille et très souvent, n’ont plus les « jobs étudiants » qui leur permettaient de vivre tant bien que mal. Nous sommes donc là, de plus en plus, sur de la survie. Des annonces d’aides ont été faites, entre autres par Mme la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

A niveau de l’Académie de Nice, qu’en-est-il de cette situation ?

Qu’est-ce qui a été mis en place pour venir en aide aux étudiants les plus démunis et nous ne parlons pas des ordinateurs ou des clés 4G mais de nourriture et de produits de première nécessité?

En savoir plus:

https://cotedazur.sgen-cfdt.fr/actu/reprise-du-travail-post-confinement-proteger-tous-les-personnels-vulnerables/

https://cotedazur.sgen-cfdt.fr/actu/deconfinement-un-retour-progressif-et-reflechi-en-classe/