Drame dans un lycée de Nantes

Quelques remarques.

Le jeudi 24 avril, une agression à l’arme blanche a coûté la vie à une lycéenne nantaise, blessé trois autres élèves, traumatisé tout un établissement scolaire et ravagés des existences.
Nous sommes horrifiés et bouleversés.

Punir et stigmatiser… non

Immédiatement, Bruno Retailleau a choisi d’affoler ses concitoyens en dénonçant la « violence endémique qui existe dans une partie de notre jeunesse » et un « ensauvagement de la société » fantasmé.
Angoisser et stigmatiser : qui peut croire que c’est une solution ?

Quant au chef du gouvernement, il demande une « intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires »et attend « des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression ». On verra ce que ça donnera, mais on doute que transformer les établissements en fortesses soit possible – et souhaitable.

Ce qui nous semble crucial, c’est de prévenir de tels actes, en prenant réellement en charge la santé mentale des jeunes

Les pensées suicidaires, selon une études de Santé publique France, ont plus que doublé depuis 2014 chez les 18-24 ans, et depuis 2021, chez les 11-17 ans, on note une forte augmentation des tentatives de suicide. Il y a urgence à accompagner les jeunes en détresse.

Le gouvernement doit bâtir réellement une politique de santé publique axée sur la santé mentale, plutôt que de se contenter de faire de la com sur ce sujet.
Faire en sorte qu’il ne faille pas attendre des mois pour obtenir un rendez-vous en CMP.
Il faut engager des infirmières scolaires (actuellement, une infirmière pour 1500 élèves !), des PSY-EN (une pour 1800 élèves !) des assistantes sociales (une pour 2000 élèves !) et des médecins scolaires (un.e pour 16 000 élèves !). C’est vital.

Il nous faut aussi lutter, ensemble, pour rendre à nouveau le futur désirable.
Le jeune suspect a adressé à tous les élèves de son établissement un manifeste dénonçant la mondialisation, la surexploitation de la nature, la finance, et cela ne peut que nous interpeler : comment se construire dans un monde aussi désespérant ?